Arthrose du genou: nouvelles perspectives pour les traitements par injection

Vincent Richeux

Auteurs et déclarations

12 juillet 2017

Cibler la voie Wnt

Au cours de cette session consacrée aux nouvelles perspectives thérapeutiques dans la prise en charge de l'arthrose, un autre traitement injectable a été évoqué. Il s'agit d'un inhibiteur de la voie Wnt, baptisé SMO4690, testé dans un essai de phase 2a, dans le traitement de fond de l'arthrose du genou.

La voie de signalisation Wnt est impliquée dans la régulation de la masse osseuse et permet un maintien de l'homéostasie de l'articulation. Au cours de l'arthrose, elle serait davantage activée au niveau du cartilage articulaire et de la membrane synoviale.

« Des études précliniques ont montré que l'inhibition de la voie Wnt réduit l'inflammation, liée à l'arthrose, limite la dégradation du cartilage et contribue à sa régénération », a précisé le Dr Yusuf Yazici (Samumed, San Diego, Etats-Unis), l'un des auteurs de l'étude.

L'étude multicentrique américaine de phase 2a a inclus 455 patients souffrant d'une arthrose modérée à sévère du genou. Ils ont été randomisés pour recevoir la molécule anti-Wnt SM04690 (0,03 mg, 0,07 mg ou 0,23 mg) ou un placebo, en une injection intra-articulaire.

Effet sur le rétrécissement articulaire

L'étude prévoit un suivi sur plus d'un an. Selon les résultats intermédiaires d'une analyse radiographique, menée à 26 semaines, le rétrécissement articulaire est ralenti ou quasiment stabilisé, après injection de la molécule, comparativement au placebo.

Les doses de 0,03 mg, 0,07 mg et 0,23 mg de SMO4690 sont ainsi associées respectivement à un rétrécissement articulaire de 0,07, 0,16 et 0,03 mm, contre 0,22 mm dans le groupe témoin. En considérant l'ensemble des patients sous anti-Wnt, le rétrécissement est de -0,09 mm.

Il y a eu également davantage de patients à présenter une amélioration fonctionnelle, avec à l'inverse un élargissement de l'espace articulaire, dans les groupes traités par l'anti-Wnt, comparativement à ceux sous placebo. L'amélioration a ainsi concerné 69% de patients en plus.

Le traitement semble bien toléré. A 26 semaines, huit effets secondaires sévères ont été rapportés, mais les investigateurs ont souligné qu'il n'y avait pas de lien avec l'injection.

Une nouvelle étude de phase 2, avec une plus large cohorte, sera prochainement lancée avant de passer à une étude de phase 3, pour des résultats prévus d'ici les cinq prochaines années, a annoncé le Dr Zazici.

 

Les deux essais ont été financés respectivement par les laboratoires Centrexion Therapeutics et Samsumed.

 

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