Paris, France — L'infarctus rénal se définit comme une nécrose de nature ischémique d'une partie du rein. Elle fait suite à l'occlusion aiguë d'une artère rénale ou de l'une de ses branches. Pathologie rare (prévalence <0,01%), son diagnostic reste méconnu des médecins urgentistes du fait d’une symptomatologie très trompeuse. Il n’était donc pas vain que le Dr Guillaume Fons (service des urgences, HEGP, Paris) en rappelle l’étiologie et les principes de prise en charge lors du congrès de la Société française de médecine d’urgence (SFMU) 2017 [1].
Cause d’infarctus rénaux Cardiopathie emboligène (55,7%) dominée par la fibrillation auriculaire ; Pathologies de l’artère rénale (7,5%) comme l’athérosclérose de l’artère rénale, la dissection, l’anévrisme ; Etats d’hypercoagulabilité (6,6%) telle la thrombophilie, le syndrome néphrotique ; Idiopathique (30%). |
Pathologie-caméléon et errance diagnostique
Les principaux facteurs de risque sont vasculaires (tabac, HTA, diabète, dyslipidémie, antécédents cardiovasculaires). La toxicomanie peut intervenir. « Certains cas d’infarctus rénaux ont été décrits après la consommation de cocaïne ou de cannabis » précise l’orateur. Et l’âge moyen de survenue est de 55 ans, sans différence entre les deux sexes.
La difficulté diagnostic tient au fait que la présentation clinique est très variable. « On retrouve des douleurs abdominales dans la moitié des cas (53%) [3]. Mais on peut avoir un tableau qui mime totalement les coliques néphrétiques avec une douleur unilatérale du flanc (50%) [3]. Dans 20% des cas, des nausées et des vomissements sont présents [2,3,4]. Et enfin dans 10% des cas, on a de la fièvre associée [3] ».
« Du coup, cette pathologie est un vrai caméléon et, en premier lieu, on va surement évoquer une colique néphrétique , une pyélonéphrite , un abdomen chirurgical (appendicite, sigmoïdite, pathologie biliaire) ou alors un anévrysme de l’aorte abdominale, voire une ischémie mésentérique ».
« Cette pathologie très frustre est responsable d’une errance diagnostique qui entraine un retard au diagnostic qui est souvent supérieur à 72 heures, et pouvant aller jusqu’à 6 jours suivant certaines études, ce qui est très délétère pour la fonction rénale ultérieure du patient. »
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Citer cet article: Infarctus rénal : modalités de prise en charge aux urgences - Medscape - 19 juil 2017.
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