L’anticancéreux imatinib pourrait freiner le diabète de type 1

Vincent Bargoin, avec Marlene Busko

Auteurs et déclarations

6 juillet 2017

Des besoins moindres en insuline

Dans le groupe placebo, la sécrétion résiduelle d’insuline, évaluée mensuellement, a décru tout au long des 12 mois. Dans le groupe imatinib, « la courbe a un profil très différent, particulièrement à partir de 3 mois ». A 12 mois, la différence entre groupes est significative (p=0,05).

Enfin, les besoins en insuline étaient moindres chez les patients effectivement traités, en particulier durant les 6 premiers mois, lorsque les patients étaient sous traitement. La différence reste néanmoins significative à 12 mois.

« Ceci montre que le traitement a amélioré la production d’insuline par les cellules bêta et/ou la sensibilité à l’insuline », a relevé le Dr Gitelman. « Et certains éléments indiquent qu’il pourrait faire les deux ».

S’agissant des effets secondaires, des anomalies de la numération sanguine et des enzymes hépatiques ont été observés plus fréquemment parmi les patients sous imatinib. Ces effets, qualifiés de « faibles à modérés », ont été résolus par des ajustements de dose. Les effets gastro-intestinaux de l’imatinib (nausée, diarrhées, vomissements) ont également été observés dans cet essai.

 
Ceci montre que le traitement a amélioré la production d’insuline par les cellules bêta et/ou la sensibilité à l’insuline Dr Stephen Gitelman
 

Vers un essai pédiatrique ?

La principale question est maintenant la persistance, ou non, du bénéfice observé sur la fonction et les besoins insuliniques. Le Dr Gitelman a, par ailleurs, annoncé que la réponse en fonction des doses et de l’âge des patients allait être étudiée de près. Malgré l’opposition de la FDA au recrutement d’enfants dans la première étude, le projet reste en effet de s’adresser à la population pédiatrique.

« Nous prévoyons d’évaluer cette approche chez les enfants, dont la fonction bêta se dégrade plus rapidement que chez l’adulte après le diagnostic » a indiqué le Dr Gitelman. « Nous connaissons un certain nombre de traitements qui ne semblent pas avoir d’impact chez l’adulte, mais qui se révèlent efficaces chez l’enfant ».

Le Dr Gitelman a également évoqué les essais d’immunothérapie menés dans le DT1. Il s’agissait généralement d’essais ciblant les lymphocytes T. « Si nous associons l’imatinib avec l’une de ces thérapies ciblant les cellules T, nous pourrions avoir un effet synergique plus important que celui obtenu avec une monothérapie », a-t-il estimé.

 

L’étude a été financée par la Juvenile Diabetes Research Foundation américaine. Novartis a fourni l’imatinib, et le placebo.

 

Le Dr Gitelman déclare des liens d’intérêt avec Roche, Genentech, Caladrius Bioscience et Novo Nordisk.

 

 

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