Récupération tardive d’un AVC avec la musicothérapie et l’équithérapie

Aude Lecrubier, Pauline Anderson

Auteurs et déclarations

27 juin 2017

Améliorations de la démarche, de l’équilibre et de la mémoire de travail

En parallèle, à 6 mois, comparés aux patients du groupe contrôle, les patients du groupe équithérapie rapportaient une démarche significativement améliorée et les patients du groupe musicothérapie un meilleur équilibre.

Concernant la préhension manuelle, chez les patients du groupe musicothérapie, la force de préhension manuelle droite maximale et la force de préhension gauche finale étaient améliorées. Les améliorations du côté gauche étaient maintenues à 6 mois.

Enfin, la mémoire de travail était statistiquement améliorée à 6 mois chez les patients qui avaient bénéficié d’un programme de rééducation multisensoriel. Cette amélioration étant attribuée principalement à la musicothérapie.

Selon les chercheurs, les variations de résultats entre les deux groupes d’intervention peuvent s’expliquer notamment par la nature spécifique de l’intervention.

L’équithérapie implique un mouvement rythmique du cheval qui oblige continuellement le cavalier à adapter sa posture et stimule le vestibulaire, la proprioception et la vue ce qui peut aider à l’amélioration de la démarche et de l’équilibre.

En parallèle, la musicothérapie permet l’apprentissage de mouvements moteurs répétés, une stabilité posturale et des changements de poids du corps de façon coordonnée avec un mouvement des mains, rythmé, ce qui peut améliorer l’équilibre et la force de préhension manuelle mais aussi les performances cognitives.

Un bon point pour les thérapies non traditionnelles

Si l'étude n'a porté que sur un petit nombre de patients et qu'il existe potentiellement des biais de sélection, pour le Pr Lackland, ces résultats suggèrent qu'il existe peut-être des méthodes de rééducation valables en dehors des techniques classiques. Il se dit particulièrement impressionné par la façon dont l'équithérapie pourrait améliorer la symptomatologie des patients. « Ce qui est épatant, c'est que le fait de monter à cheval fait bien mieux que les approches de rééducation post-AVC habituelles », souligne-t-il.

Selon lui, monter à cheval implique de nombreux muscles dans différentes parties du corps, et demande de la coordination et de la concentration, alors que les programmes traditionnels s'appuient sur la marche et des mouvements qui sous-tendent l’utilisation de moins de muscles. Il ajoute que le contact avec l'animal joue probablement aussi un rôle positif.

Le fait de monter à cheval fait bien mieux que les approches de rééducation post-AVC habituelles Pr Daniel T. Lackland

« Les animaux comme les chats et les chiens et peut-être aussi les chevaux ont un effet apaisant », précise-t-il.

L'étude a été financée par : la Sten A Olsson Foundation for Research and Culture, la Swedish Brain Foundation, le Swedish Arts Council, le Swedish Governmental Program for Clinical Research, AFA Insurance, le Swedish Stroke Association, la Rune and Ulla Amlöv's Foundation for Neurological and Rheumatological Research, l'Edith Jacobson Foundation, le Per-Olof Ahl Foundation for Neurological Research, la Sigurd and Elsa Goljes Memorial Foundation, la Wilhelm and Martina Lundgren Scientific Foundation, la Doktor Felix Neubergh's Foundation, la Swedish Society of Medicine, the la for Rehabilitation and Medical Science, and la Gladys M. Brawn Fund at University of Newcastle. Les auteurs n'ont pas déclaré de liens d'intérêt en rapport avec le sujet.

Les auteurs ont déclaré des liens d’intérêt avec le Center for Nutrition, Learning, and Memory (finance par Abbott Nutrition) pendant l’étude.

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