Paris, France — La prise en charge de la pyélonéphrite aux urgences a fait l’objet d’une présentation Dr Antoine Lefèvre-Scelles (CHU de Rouen) lors du Congrès de la Société française de médecine d’urgence (SFMU) 2017 [1], qui a rappelé que « le développement des résistances aux antibiotiques et l’émergence d’entérobactéries BLSE doit inciter à suivre les règles de bonne pratique de prescription de l’antibiothérapies dès les urgences ».
Nosologie et examens biologiques
« La pyélonéphrite aiguë simple (aucun facteur de risque de complication) se traduit d’un point de vue clinique par une atteinte parenchymateuse rénale associant fièvre, frissons et douleurs de la fosse lombaire, avec des signes digestifs (vomissements, diarrhée, météorisme abdominal). Mais il n’est pas rare que la fièvre soit inconstante, et il existe de nombreuses formes frustres notamment en gériatrie » a précisé le Dr Lefèvre-Scelles.
Sur la base des dernières recommandations de la SPILF (Société de pathologie infectieuse de langue française) de 2014 [2], la prise en charge dépend de 2 paramètres : les signes de gravité et les facteurs de risque de complications (voir encadré).
Nosologie La Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf) a classé la pyélonéphrite aiguë en 3 catégories [2] : -PNA simple -PNA à risque de complications ou avec facteurs de risque -PNA grave (drainage chirurgical, sepsis grave, choc septique) Les facteurs de risque de complication sont la grossesse, toute anomalie organique ou fonctionnelle de l’arbre urinaire, l’insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine < 30 ml/min), l’immunodépression grave, un âge supérieur à 75 ans, ou supérieur à 65 ans avec au moins 3 critères de Fried (fragilité) A noter que le diabète, type 1 ou 2, n’est pas un facteur de risque de complication. |
Examens biologiques
« Il y a finalement peu d’examens à réaliser pour une pyélonéphrite aiguë (PNA) » a résumé l’orateur.
Bandelette urinaire + ECBU : les examens clés
Devant un contexte clinique évocateur, une bandelette urinaire est le premier (et parfois le seul) examen complémentaire à réaliser pour orienter le diagnostic.
Elle a, en effet, une excellente valeur prédictive :
négative chez la femme (VPN > 95%),
positive chez l’homme (VPP >90%).
Son résultat détermine la positivité du diagnostic qui est posé si bactériurie ≥ 103 UFC/ml pour Escherichia coli et ≥ 10 4 UFC/ml pour les autres entérobactéries chez la femme.
- PNA simple sans signe de gravité : le seul examen biologique recommandé est l’examen cytobactériologique des urines ( ECBU), avec réalisation de l’antibiogramme avant tout traitement antibiotique. - PNA à risque ou grave : les examens comportent l’évaluation de la fonction rénale et un bilan infectieux relativement standard (NFS, CRP, hémocultures). |
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Citer cet article: Comment gérer une pyélonéphrite aux urgences ? - Medscape - 26 juin 2017.
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