POINT DE VUE

Quels sont les nouveaux traitements oraux adjuvants dans le diabète de type 1?

Pr Alfred Penfornis, Pr Bertrand Cariou, Pr Guillaume Charpentier

Auteurs et déclarations

22 juin 2017

Dans cette première partie consacrée au diabète de type 1, Alfred Penfornis, Bertrand Cariou et Guillaume Charpentier discutent les résultats présentés au 77e congrès de l’Association Américaine du Diabète (ADA)  sur la sotagliflozine (étude InTandem1), le liraglutide et la metformine (étude REMOVAL).

Voir la 2e partie : Diabète de type 2 (effet du sommeil, boucle fermée à l’hôpital, et anti-PCSK9)

TRANSCRIPTION

Pr Alfred Penfornis —  Bonjour à tous. Nous sommes à San Diego pour le et nous allons parler, au cours de cette émission Medscape, de quelques présentations d’études auxquelles nous avons assisté. Pour ce faire, je suis accompagné de Bertrand Cariou, qui est professeur d’endocrinologie et diabétologie à l’Université de Nantes, et du Dr Guillaume Charpentier qui a longtemps été chef du service de Corbeil-Essonnes et qui dirige le CERITD, une association de soins et de recherche. Je suis moi-même Freddy Penfornis et je dirige maintenant le service de Corbeil-Essonnes, et je suis professeur à l’Université Paris-Sud.

Nous avons eu à nouveau de très nombreux résultats. On aura les études de sécurité cardiovasculaire dans le type 2, comme d’habitude, mais ce n’est pas de cela qu’on va parler aujourd’hui parce qu’il y a eu plein d’autres études très intéressantes. Je vous propose de commencer par le diabète de type 1. Il y a eu un certain nombre de travaux et des choses un peu originales, parce que, finalement, Bertrand, le diabète de type 1, on ne le traite peut-être plus seulement par insuline ?

Étude InTandem1 : le double inhibiteur SGLT1/SGLT2 sotagliflozine

Pr Bertrand Cariou —  Exactement. Toutes les études portaient sur des traitements oraux adjuvants chez le patient diabétique de type 1. Il y avait déjà eu des communications lors des derniers congrès de l’ADA avec notamment, les analogues du GLP-1, le liraglutide avec des premiers résultats qui avaient pu apparaître un peu décevants en termes d’hémoglobine glyquée, en terme de tolérance. Là, on a eu surtout des communications avec un inhibiteur assez particulier de SGLT2, puisque c’était le premier double inhibiteur SGLT1/SGLT2 qui est en développement, la sotagliflozine[1] (développée par Lexicon et pour laquelle il y a maintenant un partenariat avec Sanofi). Cela inhibe à la fois la réabsorption tubulaire du glucose par l’effet d’inhibition de SGLT2, mais avec un effet supplémentaire sur SGLT1, qui est surtout exprimé au niveau de l’intestin et qui va avoir comme but, essentiellement, d’avoir une efficacité supérieure, du moins une efficacité additionnelle sur la diminution de la glycémie postprandiale en ralentissant l’absorption du glucose au niveau intestinal, mais aussi en favorisant la réponse incrétine, ce qui permet d’avoir, je dirais, une synergie d’effets assez intéressante. Et c’est pour la fois, vous voyez, des résultats des premières études de phase 3.

Pr Alfred Penfornis —   On a un bon rationnel. Cela a été exploré dans l’étude de phase 3 dans le diabète de type 1 — on a eu la présentation de InTandem1[2]. C’est une étude qui a inclus plusieurs centaines de patients à travers le monde…

Pr Bertrand Cariou —  De mémoire, il y avait à peu près 400 patients avec trois bras : un bras placebo, un bras d’une dose de sotagliflozine et une deuxième dose. InTandem1, c’est une étude qui était purement américaine. On a, ici autour de la table, été co-investigateurs pour InTandem2, qui était le même type de design, mais en Europe. Donc, c’était chez des patients diabétiques de type 1 avec une hémoglobine glyquée supérieure à 7 %, qui avaient eu une première étape d’intensification (c’est important), il y avait 12 semaines d’intensification pour finalement que l’insuline soit parfaitement titrée.

Pr Alfred Penfornis —   Donc, il y a eu une optimisation du traitement par insuline au départ ?

Pr Bertrand Cariou —  Exactement, oui.

Pr Alfred Penfornis —   Et avec des hémoglobines glyquées qui étaient comment, du coup, au départ ?

Pr Bertrand Cariou —  De mémoire, on était aux alentours de 7,6.

Pr Alfred Penfornis —   Quel était le critère principal?

Pr Bertrand Cariou —  C’était la baisse d’hémoglobine glyquée à six mois avec une diminution qui a été significative, de l’ordre de 0,35 %, donc, un chiffre extrêmement encourageant — il faut qu’on sorte un peu de nos réflexes du 0,5 % dans le diabète de type 2,  sachant qu’encore une fois les patients étaient déjà optimisés au niveau de leur insulinothérapie et avec des données aussi encourageantes en termes de poids, avec des pertes poids qui étaient de l’ordre de 3 kg chez des diabétiques de type 1 « US », donc avec un IMC assez confortable entre 28 et 30, de mémoire…

Pr Alfred Penfornis — Oui, c’est ça.  

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