Toxicité de la chimiothérapie : déclarer ses symptômes en ligne prolonge la survie

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

12 juin 2017

Une meilleure qualité de vie et une survie prolongée

Concernant le critère primaire d’évaluation, la qualité de vie, comparé à l’entrée dans l’étude, à 6 mois, 34 % des patients qui avaient auto-rapporté leurs symptômes sur internet se sentaient mieux vs 18 % dans le groupe contrôle, p<0,0001).

En outre, comparés aux patients qui rapportaient leurs symptômes de façon classique, ceux qui avaient déclaré leurs symptômes sur internet avaient une survie globale moyenne de 31,2 mois versus 26 mois (p=0,03).

Le Pr Basch explique l’amélioration en survie globale de trois manières :

-le suivi proactif incite les cliniciens à intervenir tôt, avant les complications ;

-le contrôle des symptômes aide les patients à rester fonctionnels ;

-ce suivi permet un meilleur contrôle des effets secondaires de la chimiothérapie et permet une administration plus prolongée. Dans l’essai, les patients qui auto-déclaraient leurs symptômes sur internet recevaient deux mois de chimiothérapie supplémentaires vs les autres (8,2 mois vs 6 mois ; p=0,002).

Lors de la session plénière, le Dr Minoka K. Kryzanowska (Princess Margaret Cancer Center, Canada) qui a commenté ces résultats, a indiqué qu’ils devaient inciter à changer les pratiques. « Le suivi proactif des symptômes devrait être considéré comme le nouveau standard de soins », a conclu l’intervenante.

Dans les pas d’une application française …

Ces résultats s’inscrivent en droite ligne de ceux obtenus avec l ’application française Moovcare™ (Sivan Innovation). Dévoilée au congrès de l’ASCO 2016 , elle nous avait été présentée dans une vidéo par son instigateur, le Dr Fabrice Denis (Institut inter-régional de cancérologie Jean Bernard, Le Mans).

Comparée à un suivi classique, l’application permettant aux patients atteints d’un cancer du poumon de renseigner régulièrement leur oncologue sur leur état de santé, était associée à une amélioration significative de la survie de 7 mois en moyenne, grâce à une détection plus précoce des rechutes (voir notre article).
D’ailleurs, selon Le Figaro du 12 juin 2017, l’application française « intéresse fortement les autorités sanitaires et devrait obtenir un remboursement par la Caisse nationale d’assurance-maladie d’ici à la fin de l’année ».

Le Pr Basch n’a pas de liens d’intérêt en rapport avec le sujet. Les liens d’intérêt des autres auteurs figurent dans l’abstract.

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