Toxicité de la chimiothérapie : déclarer ses symptômes en ligne prolonge la survie

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

12 juin 2017

Chicago, Etats-Unis – Comparé à un suivi mensuel classique chez l’oncologue, l’autodéclaration des symptômes en temps réel via un portail en ligne augmente la qualité de vie et la survie des patients atteints d’un cancer métastatique sous chimiothérapie, selon un essai randomisé présenté lors de la session plénière du congrès annuel de l' American Society of Clinical Oncology (ASCO) et publié simultanément dans le Journal of American Medical Association (JAMA) [1,2].

Globalement, les patients qui rapportaient régulièrement leurs symptômes via internet avaient une meilleure qualité de vie et ont vécu en moyenne 5 mois de plus que les autres.

Pr Ethan Basch

« Cette amélioration peut sembler modeste en termes de survie mais elle est plus importante que les effets observés avec la plupart des traitements ciblés utilisés dans les cancers métastatiques », a commenté le Pr Ethan Basch, auteur principal de l’étude (Lineberger Comprehensive Cancer Center, Université de Caroline du Nord/Memorial Sloan Kettering Cancer Center, New York).

« Les patients qui reçoivent de la chimiothérapie ont souvent des effets indésirables sévères. Or, les médecins et les infirmières n’en ont pas connaissance dans près d’un cas sur deux. Ce portail en ligne vient combler un manque de communication », a précisé l’oncologue.

 
Cette amélioration peut sembler modeste [..] mais elle est plus importante que les effets observés avec la plupart des traitements ciblés Pr Ethan Basch
 

Un suivi proactif par internet qui fonctionne

Entre juin 2007 et janvier 2011, 766 patients atteints de cancers métastatiques (génito-urinaires, gynécologiques, sein et poumon) recevant de la chimiothérapie en ambulatoire ont été enrôlés.

Les patients ont été randomisés pour rapporter leurs symptômes via un portail en ligne accessible sur tablette ou ordinateur (outil Symptom Tracking and Reporting ou STAR, non commercialisé) ou lors de la consultation de suivi avec l’oncologue. Ils recevaient des emails de rappel toutes les semaines et étaient également encouragés à téléphoner entre les consultations si des effets secondaires apparaissaient.

Les médecins recevaient le rapport des effets secondaires pendant les consultations et les infirmières recevaient des alertes emails lorsque les patients rapportaient des symptômes sévères ou une aggravation des symptômes.

Globalement, la grande majorité des patients du groupe « intervention », même les moins familiers avec internet, ont rapporté régulièrement leurs symptômes via le système STAR (73 %). Les infirmières sont intervenues dans plus des trois quarts des cas lorsque les patients ont rapporté des symptômes sévères ou une aggravation des symptômes (conseils, orientation vers un service d’urgence, modification des doses de chimiothérapie).

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