Chicago, Etats-Unis -- Les premiers résultats positifs d'un anti-PARP dans le cancer du sein métastatique BRCA muté HER2 négatif (HER2 -) ont été présentés lors de la session plénière du congrès annuel de l' American Society of Clinical Oncology (ASCO) et publiés simultanément dans le New England Journal of Medicine [1,2].
D'après l'essai de phase III OlympiAD, dans cette population de patientes,l'agent anti-PARP olaparib (Lynparza®, AstraZeneca) diminue le risque de progression de 42 % par rapport à une chimiothérapie standard, tout en étant mieux toléré. Le médicament s'avère notamment efficace contre les cancers du sein triple négatifs (HR-, HER2-), une forme particulièrement agressive de la maladie.
« Cette étude est la preuve de concept de l'efficacité des inhibiteurs de PARP dans les cancers du sein BRCA muté », a commenté le Dr Mahasti Saghatchian (spécialiste du cancer du sein, Institut Gustave Roussy, Villejuif) pour Medscape édition française.
Pour rappel, le médicament dispose déjà d'une AMM dans le cancer de l'ovaire mais jusqu'ici, il n'avait pas fait la preuve de son efficacité dans le cancer du sein.
Une double inhibition des mécanismes de réparation de l'ADN tumoral L'olaparib agit en inhibant les enzymes PARP-1 et 2 dont le rôle est de réparer les erreurs qui surviennent lors de la réplication de l'ADN quand les cellules se multiplient. Ici, son action s'additionne à celle des cellules BRCA mutées qui ne sont plus capables de réparer les mutations de l'ADN via les enzymes BRCA-1 et 2. Résultat : l'accumulation des erreurs au niveau de l'ADN des cellules tumorales entraîne leur mort. |
Une légère amélioration de la survie sans progression
L'étude a enrôlé des patientes atteintes d'un cancer du sein métastatique avec des mutations germinales des gènes BRCA1 et 2, HR+ ou triples négatifs (âge moyen 45 ans).
Les patientes HER2 + n'ont pas été incluses dans l'étude en raison de la disponibilité de thérapies ciblées efficaces dans ce sous-groupe. |
L'ensemble des patientes avaient reçu jusqu'à deux chimiothérapies pour cancer métastatique et celles HR+ avaient déjà reçu une hormonothérapie.
En tout, 302 patientes ont été randomisées 2 :1 pour recevoir soit de l'olaparib (300 mg/2x/j ; n=205), soit une chimiothérapie standard au choix des investigateurs (capecitabine, vinorelbine ou eribuline ; n=97) jusqu'à progression ou développement d'effets secondaires graves.
Après un suivi moyen de 14 mois, le risque de progression du cancer était abaissé de 42 % chez les patientes ayant reçu l'olaparib versus celles qui avaient reçu une chimiothérapie classique (p=0,0009). Le temps moyen avant progression était de 7 mois avec l'olaparib vs 4,2 mois avec la chimiothérapie standard, soit un gain de 3 mois.
En outre, le taux de réponse complète était de 60 % en moyenne avec l'olaparib vs 29 % avec la chimiothérapie.
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Citer cet article: Bientôt un premier anti-PARP dans le cancer du sein métastatique - Medscape - 7 juin 2017.
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