Chicago, Etats-Unis-- Les résultats des essais randomisés de phase III LATITUDE et STAMPEDE devraient modifier les pratiques dans le cancer de la prostate métastatique et mener à une extension d'indication pour l'hormonothérapie de nouvelle génération abiraterone (Zytiga®, Janssen) [1,2.]
D'après les données des deux essais, présentées au congrès annuel de American Society of Clinical Oncology (ASCO) , lorsque le cancer est diagnostiqué d'emblée à un stade avancé, associer de l'abiraterone et de la prednisone à la castration classique diminue le risque de décéder de près de 40 % et ce, avec un bon profil de tolérance.

Pr Karim Fizazi
« Un tel bénéfice en termes de survie globale dans une maladie aussi fréquente est un résultat très important [...] Les bénéfices observés sont au moins comparables à ceux observés avec la chimiothérapie par docétaxel mais l'abiraterone est bien mieux tolérée », a commenté l'investigateur principal de l'étude française LATITUDE, le Pr Karim Fizazi (chef du département de médecine oncologique, Institut Gustave Roussy, Villejuif, France) pour Medscape édition française.
L'abiterone est une hormonothérapie de nouvelle génération. Il s'agit d'un traitement oral qui empêche la production d'androgènes par les glandes surrénales et les cellules cancéreuses elles-mêmes, là où la castration classique n'agit que sur la production d'hormones par les testicules. |
Evaluation de l'administration précoce d'abiraterone
Alors que l'abiraterone est aujourd'hui indiquée chez les patients atteints de cancer de la prostate métastatiques résistants à la castration, les essais LATITUDE (ce dernier est publié simultanément dans le New England Journal of Medicine) et STAMPEDE ont évalué le rapport bénéfice-risque d'une administration plus précoce de cette hormonothérapie de nouvelle génération en plus de la castration classique.
L’essai LATITUDE a inclus 1200 patients nouvellement diagnostiqués avec un cancer de la prostate métastatique à haut risque. Les patients n'avaient pas reçu de privation androgénique auparavant et avaient au moins deux facteurs de risque parmi les 3 suivants : score Gleason >8, au moins 3 métastases osseuses, au moins 3 métastases viscérales.
Les participants ont été randomisés pour recevoir soit une hormonothérapie classique avec de l'abiraterone (1000 mg/j, 4 cp en une seule prise en dehors des repas) et de la prednisone (5 mg/j) (n=597) soit une hormonothérapie classique plus des placebos (n=602).
Les patients qui recevaient de l'abiraterone ont reçu de la prednisone afin de compenser les principaux effets indésirables associés à l'inhibition de la production d'androgènes par les surrénales (hypertension, hypokaliémie).
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Citer cet article: Cancer de prostate métastatique : l’abiraterone améliore la survie de 40% ! - Medscape - 5 juin 2017.
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