Effet de facilitation
De l’avis du Pr Schatzmann Peron, qui n’a pas participé à l’étude, mais qui mène des recherches similaires, ce travail est important car il apporte des éléments de preuve solides indiquant que la présence d’Ac contre la dengue à des volumes faibles peut aggraver l’infection par le Zika. « Aggraver signifie une élévation de la virémie et de la charge virale dans certains tissus. L’étude évalue le testicule, un tissu où l’on trouve le virus. Et, d’après moi, la transmission par la voie sexuelle est un type de transmission qui est probablement sous-estimé, car elle est difficile à détecter. »
L’effet de facilitation causé par les anticorps contre la dengue facilite aussi l’entrée du VZIK dans la moelle épinière, plutôt que dans le cerveau. « Ceci pourrait être spécifique à la souris », spécule le Pr Schatzmann Peron. « Chez l’homme, l’infection de la moelle épinière est moins fréquente que l’infection du cerveau. »
D’après le Dr Arthur Timerman, président de la Société Brésilienne de Dengue et des Arboviroses, « il s’agit d’un travail extrêmement important ». « Il existe des rapports sur des formes plus graves du Zika, mais c’est, tout de même, une maladie plus bénigne et plus légère que la dengue ».
Qui de la transmission transplacentaire ?
La transmission transplacentaire n’a pas été l’objet de cette étude, mais il y a des indices indirects qui suggèrent qu’elle constitue le problème principal. Dans un travail du Dr Patrícia Brasil, de Rio [2], chez 48 femmes avec VZIK confirmé par PCR pendant la grossesse, environ 26 l’ont transmis au fœtus, dont 22 avaient des anticorps contre la dengue. En revanche, parmi celles qui ne l’ont pas transmis, seulement deux avaient des anticorps contre la dengue. »
Les études à ce sujet démontrent qu’après une dengue, le patient est immunisé contre le sérotype spécifique pour la vie. Si, ultérieurement, il est infecté par un autre sérotype, il aura une probabilité de complications plus élevée. Et lorsqu’il y a facilitation dépendante des anticorps, « quand les anticorps existants ne neutralisent pas totalement l’infection virale, ils rendent l’organisme plus susceptible à des phénomènes inflammatoires plus intenses, menant à des symptômes plus exubérants », explique le Dr Timerman.
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Citer cet article: Zika : l’immunité contre la dengue booste l’infection - Medscape - 29 mai 2017.
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