Prédiabète et angioplastie : plus d’infarctus péri-procéduraux

Vincent Bargoin

Auteurs et déclarations

22 mai 2017

Paris, France —     La recherche systématique d’un diabète silencieux, ou d’un pré-diabète,     pourrait se justifier avant la réalisation d’une angioplastie programmée,     selon le Pr Clemens von Birgelen (Université de Twente,     Enschede, Pays-Bas).

Le Pr von Birgelen présentait au congrès             EuroPCR 2017         une sous-étude de BIO-RESORT, portant sur l’impact pronostic des anomalies glycémiques chez les patients stentés    [1].

Présentée au congrès TCT et publiée l’an dernier dans le     Lancet ,     l’étude multicentrique randomisée BIO-RESORT comparait 3 stents (polymère     au zotarolimus versus polymère biodégradable à l’everolimus ou au     sirolimus) chez des patients tout-venant [2].

Dite BIO-RESORT Silent Diabetes Study, la sous-étude,     prospective et observationnelle, s’intéresse, elle, au pronostic de     l’angioplastie en fonction d’éventuelles anomalies glycémiques chez des     patients qui n’étaient pas connus comme diabétiques.

« Les données sur l’impact du diabète sur l’angioplastie avec les stents     actuels sont déjà rares », souligne le Pr von Birgelen. « Et les données     sur le pré-diabète le sont encore plus ».

1/3 d’anomalies glucidiques

Les données présentées à EuroPCR portent sur 988 patients tout-venant,     recrutés aux Pays-Bas dans le cadre de BIO-RESORT.

Premier constat : dans cette population non diagnostiquée comme diabétique,     on compte environ un tiers d’anomalies glucidiques – une proportion     qualifiée de « substantielle » par le Pr von Birgelen.

Ces anomalies ont été recherchées par test de provocation orale au glucose     d’une part, et par glycémie à jeun et dosage de l’HbA1c, d’autre part.

Le test de provocation d’une part, et la glycémie à jeun + HbA1c d’autre     part, ont permis de diagnostiquer respectivement 68 et 33 patients     diabétiques, 132 et 217 patients pré-diabétiques, et 788 et 738 patients     normoglycémiques (critères OMS 1999 et critères internationaux).


Une corrélation parfaitement claire avec le pronostic

Second volet de l’étude : le pronostic du patient à 1 an. Le critère     primaire associait les décès cardiaques, une récidive d’infarctus du     myocarde (IDM) mettant en cause le vaisseau cible de l’angioplastie, et la     revascularisation de ce vaisseau cible.

On note un suivi de 100% à 1 an. Les incidences des évènements sont alors     les suivantes.

Chez les patients classés comme diabétiques par le test de provocation et     la glycémie à jeun et l’HbA1c : 13,2 et 12,1% respectivement.

Chez les patients pré-diabétiques : 6,1 et 5,5%.

Chez les patients normoglycémiques : 2,8 et 3,1%.

Entre patients diabétiques et normoglycémiques, les écarts sont     significatifs quel que soit le moyen diagnostique. Et s’agissant des     patients pré-diabétiques, « la tendance est claire, et les écarts auraient     été significatifs avec des effectifs un peu plus importants », souligne le     Pr von Bergelen.

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