Paris, France — La recherche systématique d’un diabète silencieux, ou d’un pré-diabète, pourrait se justifier avant la réalisation d’une angioplastie programmée, selon le Pr Clemens von Birgelen (Université de Twente, Enschede, Pays-Bas).
Le Pr von Birgelen présentait au congrès EuroPCR 2017 une sous-étude de BIO-RESORT, portant sur l’impact pronostic des anomalies glycémiques chez les patients stentés [1].
Présentée au congrès TCT et publiée l’an dernier dans le Lancet , l’étude multicentrique randomisée BIO-RESORT comparait 3 stents (polymère au zotarolimus versus polymère biodégradable à l’everolimus ou au sirolimus) chez des patients tout-venant [2].
Dite BIO-RESORT Silent Diabetes Study, la sous-étude, prospective et observationnelle, s’intéresse, elle, au pronostic de l’angioplastie en fonction d’éventuelles anomalies glycémiques chez des patients qui n’étaient pas connus comme diabétiques.
« Les données sur l’impact du diabète sur l’angioplastie avec les stents actuels sont déjà rares », souligne le Pr von Birgelen. « Et les données sur le pré-diabète le sont encore plus ».
1/3 d’anomalies glucidiques
Les données présentées à EuroPCR portent sur 988 patients tout-venant, recrutés aux Pays-Bas dans le cadre de BIO-RESORT.
Premier constat : dans cette population non diagnostiquée comme diabétique, on compte environ un tiers d’anomalies glucidiques – une proportion qualifiée de « substantielle » par le Pr von Birgelen.
Ces anomalies ont été recherchées par test de provocation orale au glucose d’une part, et par glycémie à jeun et dosage de l’HbA1c, d’autre part.
Le test de provocation d’une part, et la glycémie à jeun + HbA1c d’autre part, ont permis de diagnostiquer respectivement 68 et 33 patients diabétiques, 132 et 217 patients pré-diabétiques, et 788 et 738 patients normoglycémiques (critères OMS 1999 et critères internationaux).
Une corrélation parfaitement claire avec le pronostic
Second volet de l’étude : le pronostic du patient à 1 an. Le critère primaire associait les décès cardiaques, une récidive d’infarctus du myocarde (IDM) mettant en cause le vaisseau cible de l’angioplastie, et la revascularisation de ce vaisseau cible.
On note un suivi de 100% à 1 an. Les incidences des évènements sont alors les suivantes.
Chez les patients classés comme diabétiques par le test de provocation et la glycémie à jeun et l’HbA1c : 13,2 et 12,1% respectivement.
Chez les patients pré-diabétiques : 6,1 et 5,5%.
Chez les patients normoglycémiques : 2,8 et 3,1%.
Entre patients diabétiques et normoglycémiques, les écarts sont significatifs quel que soit le moyen diagnostique. Et s’agissant des patients pré-diabétiques, « la tendance est claire, et les écarts auraient été significatifs avec des effectifs un peu plus importants », souligne le Pr von Bergelen.
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Citer cet article: Prédiabète et angioplastie : plus d’infarctus péri-procéduraux - Medscape - 22 mai 2017.
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