Paris, France – L’immunothérapie, qui donne des résultats spectaculaires pour certains patients cancéreux, s’avèrerait franchement délétère pour d’autres, selon plusieurs études récentes.
La dernière en date est française et vient d’être publiée dans les Annals of Oncology [1]. Elle montre que chez 34 patients atteints de carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou en récidive ou métastatiques, l’immunothérapie induit une forte accélération de la croissance tumorale dans 30 % des cas.
La première étude à avoir mis en évidence ce phénomène d’hyper-progression a été publiée fin 2016 et portait sur l'ensemble des cancers [2]. Elle a montré que ce phénomène d'accélération de la croissance tumorale associée aux inhibiteurs de checkpoint anti-PD-1/PD-L1 existait chez 9% des patients tous cancers confondus.
Dans la nouvelle étude, les chercheurs montrent également que les phénomènes de progression puis de régression des tumeurs appelés pseudo-progression qui ont été mis en évidence dans le mélanome ne sont pas observés pour les cancers de la gorge.

Pr Christophe Le Tourneau
« Je n’ai jamais vu de pseudo-progression en ORL. Les patients progressent vraiment », a commenté le Pr Christophe Le Tourneau (Institut Curie, Paris & Saint-Cloud), auteur correspondant de l’étude pour Medscape édition française. « Beaucoup de gens ont pris l’habitude de continuer le traitement même si la tumeur progressait à la première imagerie en raison de cette notion de pseudo-progression, mais il faut changer les mentalités. Si on continue alors que la maladie progresse véritablement, on risque de se retrouver dans des situations où l’on ne peut plus rien proposer au patient parce que son état général est trop dégradé », a précisé l’investigateur qui a rappelé, en outre, que ces traitements sont extrêmement coûteux.
L’immunothérapie dans le cancer de la gorge La FDA a récemment autorisé deux anticorps monoclonaux anti-PD1 dans le carcinome épidermoïde de la tête et du cou, le plus fréquent des cancers de la sphère ORL. Le nivolumab (Opdivo®, Bristol-Myers Squibb Pharma EEIG) et le pembrolizumab (Keytruda®, Merck) sont indiqués pour les cancers récidivants ou métastatiques. En Europe, le nivolumab a reçu un avis favorable de l’EMA le 27 mars 2017. |
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Citer cet article: Immunothérapie des cancers de la gorge : flambée tumorale dans 30 % des cas - Medscape - 16 mai 2017.
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