Emmanuel Macron président : rappel des grandes lignes de son programme santé

Jean-Bernard Gervais

Auteurs et déclarations

9 mai 2017

Paris, France -- Entre la création de son mouvement politique En Marche ! et son élection à la présidence de la République le 7 mai dernier, il n’aura pas fallu plus d’un an à Emmanuel Macron pour gravir toutes les marches du pouvoir. Enarque de 39 ans, inspecteur des finances, banquier, homme de droite et de gauche, le tout nouveau président de la République française n’est pas non plus étranger au monde de la santé, de par ses ascendances.

Fils du professeur en neurologie au CHU d’Amiens Jean-Michel Macron et de Françoise Noguès, médecin conseil à la sécurité sociale, il est aussi le frère de Laurent Macron, radiologue, et d’Estelle Macron, néphrologue. Pour autant, le huitième président de la cinquième République n’a pas démontré d’appétence particulière pour les questions sanitaires et sociale, depuis son entrée dans la carrière. Même s’il s’est déjà fait remarquer, négativement, par les professionnels de la santé, alors qu’il officiait comme ministre de l’Économie à Bercy.

A l’origine du projet de déréglementation des professions de santé

Dès la fin de l’année 2014, Emmanuel Macron a tenté de proposer une déréglementation des professions réglementées, qui comptent les biologistes, pharmaciens, médecins spécialistes, chirurgiens-dentistes, médecins généralistes, ambulancier, vétérinaires, infirmiers libéraux, masseurs kinésithérapeutes, prothésistes dentaires, opticiens, pédicures podologues. Résultat, il a provoqué l’une des seules et uniques grèves généralisées de professionnels libéraux de santé, le 30 septembre 2014. Ses mesures, qui devaient intégrer la loi dite « Macron », sur la croissance et l’activité, ont finalement été abandonnées. Il s’agissait avant tout d’assouplir les sociétés d’exercice libéral (SEL) en permettant à des non-professionnels de santé d’en être actionnaires majoritaires, ou encore de libéraliser le marché des médicaments. Finalement, les réformes les moins polémiques, comme la possibilité pour un pharmacien d’être actionnaire de plusieurs pharmacies, auront été intégrées dans la Loi de santé portée par Marisol Touraine. Depuis, Emmanuel Macron n’a guère fait parler de lui dans l’univers clos du monde de la santé. Sinon lors de sa campagne présidentielle, lorsqu’il dut se résoudre à se séparer d’un de ses conseillers santé, Jean-Jacques Mourad, empêtré dans un conflit d’intérêt avec les laboratoires Servier. Son programme n’a pas non plus suscité de cries d’orfraies, à l’instar du programme de François Fillon, qui prévoyait une réduction drastique du budget de la sécurité sociale, ou de celui de Marine Le Pen, qui souhaitait supprimer l’aide médicale d’État (AME) ou restreindre le remboursement des frais de santé aux étrangers installés en France depuis au moins deux ans.

Non, le programme santé de Macron est relativement consensuel, même s’il comprend la poursuite de la réforme du tiers payant, « adaptable » pour ne pas pénaliser les professionnels de santé. Le diagnostic de Macron sur le système de santé n’est pas original : trop de curatif, pas assez de prévention. D'ailleurs, ses solutions sont d’ores et déjà partagées par l’ensemble de la communauté de santé. Et ce pour relever cinq défis : épidémiologique (vieillissement de la population), technologique, écologique (alimentation, logement, travail, etc.), démocratique (accès partagé à l’information) et économique.

 
Le programme santé de Macron est relativement consensuel, même s’il comprend la poursuite de la réforme du tiers payant, « adaptable » pour ne pas pénaliser les professionnels de santé.
 

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