La pollution atmosphérique diminue le cholestérol HDL

Vincent Bargoin

Auteurs et déclarations

8 mai 2017

Seattle, Etats-Unis —     Une association entre pollution aux particules fines et baisse du HDL est     signalée dans la cohorte américaine MESA[1].

« Cette étude conforte l’hypothèse d’une contribution de la pollution     arienne aux maladies cardiovasculaires (CV) à travers le cholestérol HDL »,     écrivent les auteurs, en précisant que les niveaux de pollution en cause ne     sont pas particulièrement élevés, et correspondent typiquement à ce que     l’on connait dans les pays industrialisés.

Cette association avait déjà été signalée à Taiwan, ainsi que dans une     population professionnelle de soudeurs. La cohorte MESA (Multi-Ethnic Study     of Atherosclerosis), présente cependant à tous égards, une diversité bien     supérieure à celle de ces deux populations. Les auteurs vantent par     ailleurs « les excellentes mesure des covariables, et les évaluations de     l’exposition aux polluants par les méthodes les plus affutées ».

Au demeurant, cette relation inverse entre pollution atmosphérique et HDL     n’a rien de très surprenant puisque l’on sait que l'inflammation affecte le     HDL, structurellement et fonctionnellement.

Un effet à long et moyen terme

L’analyse a été menée dans une cohorte de 6.654 sujets hommes et femmes,     âgés de 45 à 84 ans, blancs, noirs, d’origine hispanique ou chinoise. Ces     personnes étaient indemnes d’antécédents CV cliniques. Elles résidaient     dans 6 villes américaines.

Deux polluants atmosphériques ont été mesurés : les particules fines, de     diamètre < 2,5 micromètres (PM 2,5), qui sont émises par toutes les     sources de combustion, et le carbone suie (noir de carbone), plus     spécifiquement corrélé au trafic routier. Les données utilisées sont celles     de l’Environmental Protection Agency, croisées avec le     lieu de résidence.

Les périodes d’exposition examinées sont de 1 an, 3 mois et 2 semaines     avant mesure du HDL. Les valeurs d’exposition sont des moyennes sur ces     périodes. Sur l’année, les concentrations moyennes d’exposition     individuelle aux PM 2,5 et au carbone suie variaient respectivement de 4,8     à 21,6 µg/m3, et de 0,28 à 4,77 10-6 m-1.

Enfin, ont été dosés le HDL-cholestérol (méthode enzymatique par la     cholestérol-oxydase) mais aussi les particules HDL, par spectroscopie RMN.

Plusieurs modèles d’ajustement ont été utilisés, comportant différentes     variable liées aux conditions météo (température, hygrométrie), au lieu de     résidence et au niveau d’éducation, outre les variables CV habituelles.

S’agissant de l’exposition annuelle     , une augmentation de 0,7 10-6 m-1 de la teneur de     l’air en carbone suie est associée à une diminution significative du     HDL-cholestérol (-1,68 mg/dL ; IC95%[de -2,68 à -0,50]), et une diminution     à la limite de la significativité des particules HDL (-0,55 mg/dL ; [de     -1,13 à 0,03]).

S’agissant de l’exposition durant les 3 mois     précédant les dosages, une augmentation des PM 2,5 de 5 µg/m3     est associée à une réduction du nombre de particules HDL (-0,64 µmol/L ;     [de -1,01 à -0,26]), tout en restant sans effet sur le HDL-cholestérol.

Enfin, s’agissant du court terme     , dans le modèle pleinement ajusté, les expositions à la pollution semblent     sans impact significatif sur le HDL.

Dernier aspect : l’impact du carbone suie sur le HDL est observé dans les     deux sexes, mais semble plus marqué chez les femmes. De même, l’effet à 3     mois des PM 2,5 sur les particules de HDL.

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