San Francisco, Etats-Unis — Avec l’amélioration de la prise en charge des cardiopathies congénitales, les adultes porteurs de telles pathologies sont de plus en plus nombreux. Chez les femmes, la question de la grossesse est donc posée. Selon une vaste étude publiée dans le Journal de l’American Medical Association, les femmes porteuses d’une cardiopathie congénitale sont plus à risque d’accoucher par césarienne, sont hospitalisées plus longtemps, et davantage réhospitalisées [1]. Les risques relatifs d’arythmie ventriculaire et de décès hospitalier sont également plus élevés. Les risques absolus restent cependant faibles.
L’étude porte sur plus de 3.700.000 naissances, survenues entre 2005 et 2001, et enregistrées dans un registre californien (Healthcare Cost and Utilization Project), soit 98,4% des naissances d’enfants vivants dénombrées en Californie durant cette période.
« Cette grande étude a permis de clarifier la question de l’accouchement d’une femme porteuse d’une cardiopathie congénitale », a déclaré le Dr Zian Tseng (Université de Californie) à Medscape International, en précisant que la plupart des résultats antérieurs ne portent que sur des cohortes très limitées.
Dans la population étudiée, 3189 femmes étaient porteuses d’une cardiopathie congénitale non complexe, et 262, d’une cardiopathie congénitale complexe.
La grossesse et l’accouchement chez ces femmes sont « généralement sûrs », note le Dr Tseng. « Les évènements sévères sont rares (0,5%), mais leur taux reste très supérieur à celui constaté chez les femmes non porteuses d’une cardiopathie congénitale. Le risque absolu est faible, mais le risque relatif est élevé ».
La perception d’un risque a d’ailleurs pu gonfler un peu certains chiffres, puisque si l’on constate un excès de naissance par césarienne chez les femmes porteuses d’une cardiopathie (39,2% vs. 32% ; p<0,001), la détresse fœtale n’était pourtant pas plus fréquente chez ces femmes.
« Le code signalant la détresse fœtale n’était pas plus fréquent chez les femmes porteuse d’une cardiopathie », souligne le Dr Tseng. « Ceci suggère que le taux plus élevé de césarienne résulte probablement de préférences de la patiente et/ou de l’obstétricien ».
Des séjours hospitaliers plus longs et davantage de réadmission
Après ajustement multivarié, seules les cardiopathies complexes étaient significativement associées à un sur-risque significatif d’arythmie ventriculaire sévère ou de décès intra-hospitalier. Les risques relatifs paraissent très élevés : 35,3 IC95% [13,4-93-5] et 79,1 [23,9-261,8], respectivement.
En valeur absolue, les risques restent cependant faibles : dans chacun des sous-groupes de femmes atteintes de cardiopathie congénitale complexe ou non, moins de 10 cas d’arythmies ventriculaires et moins de 10 décès ont été comptabilisés. (L’analyse ne permettait pas de dénombrer moins de 10 cas).
Actualités Medscape © 2017 WebMD, LLC
Citer cet article: Cardiopathie congénitale et grossesse : une situation à faible risque absolu - Medscape - 26 avr 2017.
Commenter