Toulouse, France — En permettant une meilleure évaluation des fluctuations motrices des patients atteints de la maladie de Parkinson, la télésurveillance par actimétrie pourrait optimiser la prise en charge à domicile par perfusion dopaminergique continue. A terme, il est envisagé de connecter le dispositif directement à la pompe à apomorphine (un agoniste de la dopamine) pour un réajustement automatique du traitement.
Menée en 2015, une étude pilote a confirmé l'intérêt de l'actimétrie dans la prise en charge des patients parkinsoniens. Une étude médico-économique va, cette fois, être lancée pour savoir si le bracelet connecté peut réduire les coûts de santé, en limitant le nombre de consultation, a annoncé le Pr David Devos (CHRU de Lille), lors des Journées de neurologie de langue française (JNLF) [1].
5 à 15 jours d’hospitalisation
Après la perte d'efficacité du traitement médicamenteux de la maladie de Parkinson, le patient peut se voir proposer la pose d'une pompe à apomorphine pour une stimulation dopaminergique continue. La pompe permet d'administrer une dose constante d’apomorphine tout au long de la journée.
La mise en place de la pompe nécessite un séjour à l'hôpital d'une durée de 5 à 15 jours. L’hospitalisation permet au neurologue de déterminer le dosage et le débit d'apomorphine à administrer, après évaluation des troubles moteurs. Le titrage peut ensuite être ajusté lors de visites planifiées, en fonction des fluctuations motrices.
Mis à disposition par la société Orkyn, un prestataire de santé à domicile chargé de l'accompagnement des patients candidats à la perfusion dopaminergique, l'actimètre connecté Parkinson's KinetiGraph (PKG®, GlobalKinetics) « peut être utile lors de la pose de la pompe, en facilitant l'ajustement du dosage et en optimisant l’hospitalisation », a souligné le Pr Devos.
« Le recours à l'actimétrie est également utile pendant le suivi à distance du patient, après son retour à domicile, via des pratiques de télésurveillance », ajoute-t-il.
Analyse en continu des mouvements
L'actimètre, qui se présente sous la forme d'un bracelet, est placé au poignet du patient pendant la semaine qui précède l'hospitalisation. Doté d'un algorithme spécifique, il est capable de distinguer une bradykinésie (baisse de l'amplitude et de la vitesse des mouvements) d'une dyskinésie (mouvement anormal involontaire) ou d'un tremblement.
Le capteur permet une évaluation en continu de la fluctuation des mouvements. Transmis au neurologue, via un système connecté, les enregistrements donnent un aperçu de l'état du patient. Un mois après la pose de la pompe, une nouvelle évaluation permet de déterminer la réponse thérapeutique.
« En s'appuyant sur une analyse fine des données du logiciel, le système est capable de faire la différence entre une période de repos et un blocage des mouvements lié à la maladie », a expliqué le Pr Devos, auprès de Medscape édition française. Après réception des enregistrements, le neurologue peut réajuster le traitement, avec l'aide de l'infirmière qui intervient au domicile du patient.
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Citer cet article: Essai de télésuivi du Parkinson traité par pompe à apomorphine - Medscape - 24 avr 2017.
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