SEP progressive: effet neuroprotecteur de la Vit B8 et de la simvastatine à l’étude

Vincent Richeux

9 mai 2017

Toulouse, France L'hypolipémiant simvastatine et la biotine (vitamine B8) ont montré un effet neuroprotecteur significatif dans le traitement de la sclérose en plaque (SEP) progressive. La biotine à haute dose (Qizenday®, MedDay) est d’ailleurs disponible dans cette indication, sous autorisation temporaire d'utilisation (ATU), a rappelé le Dr Elisabeth Maillard (Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, AP-HP), lors des Journées de neurologie de langue fran çaise (JNLF) [1].

Actuellement, il n'existe pas encore de traitement réellement efficace contre la forme progressive de la SEP, qu'elle soit primaire (progressive d'emblée) ou secondaire. L'anticorps monoclonal injectable ocrelizumab (Roche), en cours d'évaluation par l'Agence européenne du médicament (EMA), pourrait devenir un traitement majeur, après des résultats concluants dans la SEP primaire progressive .

Si l'ocrelizumab attire toute l'attention et fait déjà l'objet de recommandations , avant même d'avoir obtenu une autorisation de mise sur le marché, des traitements neuroprotecteurs se sont, par ailleurs, montrés bénéfiques en ralentissant l’évolution de la maladie, voire en améliorant la motricité de patients atteints d'une SEP progressive, a souligné le Dr Maillard.

Simvastatine: bientôt un essai de phase 3 ?

Selon la neurologue, « beaucoup d'études sur la potentielle activité neuroprotectrice de certains médicaments se sont soldées par des échecs ». Sauf pour deux molécules: la simvastatine (Simvastatin®, Biogaran), un hypolipémiant de la famille des statines, et la biotine, autre appellation de la vitamine B8.

Publiée en 2014, une étude britannique de phase 2 s'est ainsi révélée positive pour la simvastatine, qui a été associée à un ralentissement de l'atrophie cérébrale [2]. Mené sur deux ans, l'essai a inclus 140 patients ayant développé une SEP progressive secondaire, pendant une durée moyenne de sept ans.

A deux ans, l’analyse des examens par IRM montre que la simvastatine a permis de limiter l'atrophie cérébrale de 43%.

Dans cette étude, les patients ont été randomisés, en double aveugle, pour recevoir, soit 40 mg/jour de simvastatine pendant un mois, puis 80 mg/ jour, soit un placebo. A deux ans, l’analyse des examens par IRM montre que la simvastatine a permis de limiter l'atrophie cérébrale de 43%.

En ce qui concerne les critères secondaires, qui ont évalué notamment l'effet sur le handicap, une amélioration a été également constatée pour le score d'incapacité EDSS et le score physique MSIS.

Une étude de phase 3 a été annoncée, mais se fait toujours attendre « pour des raisons complexes, dans la mesure où il s'agit d'un médicament générique, de faible coût, pouvant induire des problèmes de tolérance », précise le Dr Maillard. Selon elle, l'essai de phase 3 « devrait être lancé cette année ».

Commenter

3090D553-9492-4563-8681-AD288FA52ACE
Les commentaires peuvent être sujets à modération. Veuillez consulter les Conditions d'utilisation du forum.

Traitement....