Paris, France — Selon deux études de phase 3 (OCTAVE 1 et OCTAVE 2), l'inhibiteur de kinases tofacitinib (Xeljanz®, Pfizer) est efficace dans le traitement de la rectocolite hémorragique active, que les patients soient naïfs ou non vis-à-vis des anti-TNF. Les résultats, présentés par le Pr Yoram Bouhnik (Hôpital Beaujon, Clichy, AP-HP), lors des Journées francophones d'hépatogastroentérologie et d'oncologie digestive (JFHOD) 2017 [1] , montrent un taux de rémission de près de 18%, après huit semaines de traitement.
« Ces résultats sont encourageants. Ils laissent espérer un élargissement de l'arsenal thérapeutique contre cette pathologie, avec l'arrivée d'une nouvelle classe de médicament simple d’utilisation », a commenté le gastroentérologue. La demande d'autorisation de mise sur le marché « va être déposée en 2017 » pour cette indication.
Nouvelle classe des inhibiteurs de JAK
Egalement évalué dans le traitement d'autres maladies inflammatoires, comme la polyarthrite rhumatoïde ou le rhumatisme psoriasique, le tofacitinib est le premier représentant des inhibiteurs des Janus kinases (JAK 1 et 3), impliqués dans des voies de signalisation intracellulaire. Il agit au sein des cellules immunitaires, en empêchant l’activation de la synthèse de cytokines.
Les deux études multicentriques internationales de phases 3, OCTAVE 1 et OCTAVE 2, ont inclus un total de 1139 patients âgés de plus de 18 ans, atteints de rectocolite hémorragique modérée à sévère active, définie par un Mayo score ≥ 6. Les patients inclus avaient en moyenne un Mayo score de 9. « Tous avaient au moins des érosions, voire des ulcères ».
Un Mayo score en 12 points Pour rappel, le Mayo score permet de définir l'activité d'une rectocolite hémorragique. Il est calculé selon la fréquence des selles, la présence de sang dans les selles, le score endoscopique de l'examen par rectosigmoïdoscopie et l'appréciation globale de la sévérité de la maladie par le médecin. |
Les patients devaient présenter une intolérance ou être en échec de traitement pour les corticoïdes, les immunosuppresseurs (azathioprine et 6-mercaptopurine) ou les anti-TNF.
Ils ont été randomisés pour recevoir, soit 10 mg de tofacitinib (n= 905), soit un placebo (n=204), deux fois par jour, en traitement d'induction.
Le critère principal de jugement est une rémission à huit semaines, définie par un Mayo score ≤ 2, avec un score nul pour la présence de saignement dans les selles. Le critère secondaire majeur était la cicatrisation de la muqueuse à huit semaines (score endoscopique ≤ 1).
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Citer cet article: Rectocolite hémorragique : le tofacitinib efficace, même après échec par anti-TNF - Medscape - 11 avr 2017.
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