Nouvelles recommandations HAS dyslipidémies : la place des statines réaffirmée

Dr Isabelle Catala

Auteurs et déclarations

3 avril 2017

Dans cet article

Paris, France -La Haute Autorité de Santé (HAS) propose, à la demande de la CNAMTS, une nouvelle mouture de ses recommandations sur la prise en charge des dyslipidémies. Elle vient remplacer la publication de la HAS de 2005 qui était devenue « obsolète » du fait de nouvelles données « internationales notamment américaines et européennes » [1].

Ce travail s’inscrit dans les suites du « consensus français relatif à la prise en charge des dyslipidémies de l'adulte » qui a été́ finalisé, en 2016, par un groupe de travail commissionné par la Société́ Française d'Endocrinologie (SFE), la Société́ Francophone du Diabète (SFD) et la Nouvelle société́ française d'athérosclérose (NSFA) ».

La HAS précise que« L’objectif de la prise en charge de l’hypercholestérolémie est la réduction de la mortalité́ ainsi que de la survenue des évènements cardio-neurovasculaires, ceci par l’intermédiaire de la diminution de la concentration sanguine du cholestérol lié aux lipoprotéines de faible densité́ (LDL- cholestérol : LDL-C) ».

1] Comment évaluer le risque ? L’outil SCORE

La HAS souligne « bien que l'outil SCORE soit imparfait, il est le plus adapté à la population française parmi les différents outils existants pour une estimation du risque cardiovasculaire(RCV). Le groupe de travail a donc choisi l'outil SCORE pour une aide à l'évaluation du RCV par le médecin chez le sujet de 40 à 65 ans, ainsi que les tables de risque relatif chez le sujet jeune ».

Bien que l'outil SCORE soit imparfait, il est le plus adapté à la population française. Haute Autorité de Santé (HAS)

L’outil SCORE est l’outil de référence sauf chez les diabétiques, les insuffisants rénaux chroniques, les hypertendus sévères et en cas d’hypercholestérolémie familiale.

Chez les personnes souffrant de maladie cardio-vasculaire documentée, le risque est d’emblée considéré comme très élevé.

4 niveaux de risque

Quatre niveaux de risque de mortalité cardiovasculaire à dix ans sont définis :

  • risque faible : risque SCORE < 1 % ;

  • risque modéré : risque SCORE ≥ 1 et < 5 % ;

  • risque élevé : risque SCORE ≥ 5 % et < 10 % ou hypertension artérielle sévère ;

  • risque très élevé : risque SCORE ≥ 10 % ou une maladie cardiovasculaire documentée (prévention secondaire).

L’évaluation du risque cardio-vasculaire global doit être proposée chez les hommes à partir de 40 ans et chez les femmes de plus de 50 ans ou ménopausées. C’est aussi le cas, lors de la prescription  d’une contraception oestro-progestative (avec une glycémie à jeun).

Explorer indépendamment de l’âge est possible

La HAS estime qu’une exploration d’anomalie lipidique est justifiée indépendamment de l’âge dans différentes circonstances :

  • maladie cardiologique, maladie cardiovasculaire avérée ;

  • hypertension artérielle ;

  • diabète ;

  • tabagisme actuel ou arrêté depuis moins de trois ans ;

  • IMC ≥ 30 mg/kg² ou tour de taille > 94 cm chez l’homme (> 90 pour les Asiatiques), > 80 cm chez la femme

  • maladie auto-immune ou maladie inflammatoire chronique ;

  • insuffisance rénale chronique modérée à sévère ;

  • antécédent familial de maladie cardiovasculaire précoce :
    >infarctus du myocarde ou mort subite avant 55 ans chez le père ou chez un parent du 1er degré de sexe masculin,
    >infarctus du myocarde ou mort subite avant 65 ans chez la mère ou chez un parent du 1er degré de sexe féminin

  • antécédent familial de dyslipidémie.

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