Paris, France — Peut-on mieux cibler les traitements du diabète de type 2 (DT2)? Le PrPhilippe Froguel (Lille) a abordé cette question en séance plénière du congrès de la Société Francophone du Diabète (SFD) lors d’une intervention intitulée « En route vers la personnalisation de la médecine du diabète de type 2 » [1].

Pr Pierre Fontaine
Selon le Pr Pierre Fontaine (co-président du Congrès de la Société Francophone du Diabète, Président de la SFD, CHRU de Lille), modérateur de la session, les études récentes et l’expertise acquise en quelques années sur les nouveaux traitements (agonistes de GLP-1, I-DPP4, I-SGLT2…) nous rapprochent du but.
Lors d’une conférence de presse pré-congrès, le président de la SFD a d’ailleurs annoncé la publication d’une nouvelle feuille de route sur les stratégies thérapeutiques du DT2 pour le mois de juin [1].
« Nous considérons que depuis les recommandations de 2013, il y a eu des évolutions, des publications. Aussi, nous commençons à avoir une expertise sur les nouveaux traitements. Il nous parait donc important de donner des orientations en fonction des profils de patients, d’expliquer comment on peut aller vers une personnalisation des traitements. Il nous semble que la stratégie qui consiste aujourd’hui à empiler les traitements doit être modifiée », a indiqué le Pr Fontaine.
Le diabète de type 2 est une maladie hétérogène
L’espoir d’une personnalisation du traitement du DT2 vient en premier lieu de la meilleure compréhension de la physiopathologie de la maladie.

Pr Bruno Vergès
L’idée selon laquelle le DT2 débute par une insulino-résitance qui mène à une insulinopénie est une « image d’Epinal », a expliqué le Pr Bruno Vergès (Président du Conseil scientifique de la Société Francophone du Diabète. Chef de service d’endocrinologie/diabétologie du CHU de Dijon), également modérateur de la session. La réalité est qu’en dehors des différences liées à l’âge ou à la présence de comorbidités associées, il existe des variantes physiopathologiques sous-jacentes.
« On voit très bien dans notre expérience clinique qu’il existe une hétérogénéité de la population des DT2. Il s’agit d’un syndrome et non pas d’une maladie extrêmement précise », souligne-t-il.
Il y a des patients qui ont une insulino-résistance prédominante, d’autres qui ont une carence de la sécrétion d’insuline et un continuum entre les deux.
Dans certains cas, l’insulino-résistance peut ne pas induire d’insulinopénie, c’est le cas de certains obèses notamment, très insulino-résistants mais qui sont capables de monter très haut leur insulinémie et qui ne sont pas diabétiques.
D’en d’autres cas, l’insulino-résistance entraîne une insulinopénie relative et donc un diabète. Dans ce cas, l’insulino-résistance bien traitée fait disparaitre l’insulinopénie.
Enfin, chez certaines personnes, il y a une anomalie majeure sur la sécrétion d’insuline. Ces personnes vont développer des troubles de la sécrétion d’insuline extrêmement précoces.
Ces différents profils sont authentifiés par les réponses différentes aux divers traitements antidiabétiques.
« Certains patients répondent très bien à l’insuline, d’autres non. En parallèle, il y en a qui répondent bien aux agonistes de GLP-1 et d’autres beaucoup moins », a précisé le Pr Vergès.
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Citer cet article: Aude Lecrubier. Diabète de type 2 : vers des stratégies de traitements personnalisées et validées - Medscape - 29 mars 2017.
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