Vasectomie et cancer de la prostate: les doutes persistent

Vincent Richeux

Auteurs et déclarations

27 mars 2017

Sur-risque de 14% de cancer non agressif

Toutefois, il est apparu, là encore, une hausse légère du risque pour les     formes de bas grade ou de grade intermédiaire (HR= 1,14; 1,01 à 1,29, IC de     95%) chez les hommes ayant opté pour la vasectomie. Par ailleurs, les     hommes opérés, âgés de moins de 38 ans au moment de l’inclusion, était plus     à risque de cancer de la prostate (HR= 1,18; 1,03 à 1,35, IC de 95%).

« Dans cette étude, la hausse significative du risque d’avoir une tumeur de     bas grade ou de grade intermédiaire chez les hommes qui ont eu une     vasectomie pourrait s’expliquer en partie par des différences dans la     recours au dosage du PSA », notent les auteurs. Ce qui représenterait un     biais dans l’évaluation réelle du risque.

 
Le lien entre vasectomie et cancer de la prostate avancé pourrait être     partiellement occulté en raison de la fréquence plus élevée du dépistage     dans le groupe vasectomie – Les éditorialistes
 

Dans un éditorial, le Dr Claire Perna et ses collègues de     la Harvard School of Public Health à Boston (Etats-Unis) ont passé     rapidement en revue la littérature sur le sujet pour tenter d’apporter un     éclairage. Ils soulignent les biais récurrents pouvant influencer sur les     résultats, dont celui concernant le recours au dépistage.

« Etant donné que le dépistage réduit le risque de mortalité par cancer de     la prostate, le lien entre vasectomie et cancer de la prostate avancé     pourrait être partiellement occulté en raison de la fréquence plus élevée     du dépistage dans le groupe vasectomie », ont-ils souligné. L’ajustement en     fonction du dosage du PSA apparait donc, selon eux, fondamental.

« Pas un argument de poids »

Ils estiment que de nombreuses études n’explorent pas suffisamment ce     biais. C’est d’ailleurs le cas pour ces travaux menés par Karl Byrne et ses     collègues. En effet, les données sur le dépistage ont concerné uniquement     un sous-groupe de la cohorte étudiée, pour lequel les chercheurs ont établi     un taux de dépistage deux fois plus élevé (40% dans le groupe vasectomie     contre 20%).

 
Il semble     qu’il existe une hausse légère, mais non négligeable, du risque de     développer des formes létales du cancer de la prostate – Les édiorialistes
 

« Bien que la littérature concernant la vasectomie et le cancer de la     prostate présente des données contradictoires, il semble qu’il existe une     hausse légère, mais non négligeable, du risque de développer des formes     létales du cancer de la prostate », ajoutent les auteurs dans l’éditorial.

« Néanmoins, le risque absolu, s’il existe, est très faible » et s’observe     à un âge avancé, plusieurs décennies après la vasectomie. Par conséquent,     selon eux, au moment de se décider pour une telle intervention, « ce risque     ne doit pas être un argument de poids par rapport à d’autres considérations     ».

 

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