Sur-risque de 14% de cancer non agressif
Toutefois, il est apparu, là encore, une hausse légère du risque pour les formes de bas grade ou de grade intermédiaire (HR= 1,14; 1,01 à 1,29, IC de 95%) chez les hommes ayant opté pour la vasectomie. Par ailleurs, les hommes opérés, âgés de moins de 38 ans au moment de l’inclusion, était plus à risque de cancer de la prostate (HR= 1,18; 1,03 à 1,35, IC de 95%).
« Dans cette étude, la hausse significative du risque d’avoir une tumeur de bas grade ou de grade intermédiaire chez les hommes qui ont eu une vasectomie pourrait s’expliquer en partie par des différences dans la recours au dosage du PSA », notent les auteurs. Ce qui représenterait un biais dans l’évaluation réelle du risque.
Dans un éditorial, le Dr Claire Perna et ses collègues de la Harvard School of Public Health à Boston (Etats-Unis) ont passé rapidement en revue la littérature sur le sujet pour tenter d’apporter un éclairage. Ils soulignent les biais récurrents pouvant influencer sur les résultats, dont celui concernant le recours au dépistage.
« Etant donné que le dépistage réduit le risque de mortalité par cancer de la prostate, le lien entre vasectomie et cancer de la prostate avancé pourrait être partiellement occulté en raison de la fréquence plus élevée du dépistage dans le groupe vasectomie », ont-ils souligné. L’ajustement en fonction du dosage du PSA apparait donc, selon eux, fondamental.
« Pas un argument de poids »
Ils estiment que de nombreuses études n’explorent pas suffisamment ce biais. C’est d’ailleurs le cas pour ces travaux menés par Karl Byrne et ses collègues. En effet, les données sur le dépistage ont concerné uniquement un sous-groupe de la cohorte étudiée, pour lequel les chercheurs ont établi un taux de dépistage deux fois plus élevé (40% dans le groupe vasectomie contre 20%).
« Bien que la littérature concernant la vasectomie et le cancer de la prostate présente des données contradictoires, il semble qu’il existe une hausse légère, mais non négligeable, du risque de développer des formes létales du cancer de la prostate », ajoutent les auteurs dans l’éditorial.
« Néanmoins, le risque absolu, s’il existe, est très faible » et s’observe à un âge avancé, plusieurs décennies après la vasectomie. Par conséquent, selon eux, au moment de se décider pour une telle intervention, « ce risque ne doit pas être un argument de poids par rapport à d’autres considérations ».
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Citer cet article: Vincent Richeux. Vasectomie et cancer de la prostate: les doutes persistent - Medscape - 27 mars 2017.
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