Paris, France — L’Ordre des médecins a organisé une première en choisissant d’interpeller, au nom des médecins, les principaux candidats à l’élection présidentielle* sur l’avenir de notre système de santé. Cinq d’entre eux, Emmanuel Macron, Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen, François Fillon, Benoit Hamon, ont répondu en direct aux cinq mêmes questions sélectionnées au préalable par 15 000 médecins.
Les 5 questions posées aux candidats 1. Quelle est votre vision pour l’avenir de notre système de santé ? |
Maisons de santé, délégation de tâches, prévention, valorisation de l’acte…Malgré des orientations politiques très différentes, les réponses de chacun des candidats font émerger de grandes thématiques, somme toute communes, et permettent de dessiner un programme de santé, proposé peu ou prou par tous. En clair, rien de nouveau sous le soleil.
*L'ensemble des candidats ayant des représentants nationaux ou européens (FN, Debout La France, LR, En Marche, PS, La France insoumise) ont été contactés. Seul Jean-Luc Mélenchon pour La France Insoumise n'a pas donné suite.
Avenir du système de santé : la prévention
Au moins trois candidats font de la prévention un pilier de leur programme santé.
Pour Benoit Hamon, le candidat du Parti socialiste, la prévention revêt trois aspects : prendre en compte les maladies chroniques, réduire les risques comportementaux, promouvoir une meilleure politique environnementale. « Il faut concevoir notre système de santé pour qu’il puisse réduire les risques, mieux prévenir les comportements à risque (trop gras trop salé). Il faut mettre en place une politique énergique de l’environnement, afin d’éviter les pollutions atmosphériques, les perturbateurs endocriniens qui expliquent l’essor des maladies chroniques. »
Marine Le Pen, candidate du Front National, fait le même constat de l’explosion des maladies chroniques et prône les mêmes solutions : plus de prévention. En privilégiant des solutions qui ont déjà fait leur preuve : « Je crois que l’avenir est à la prévention. Malheureusement, il y a un affadissement de la médecine du travail, une quasi disparition de la médecine scolaire, il faut remettre après tout cela en fonctionnement, c’est ce qui marche et qui permet d’éviter de voir se développer des pathologies plus lourdes, plus graves et plus couteuses. »
Enfin, Emmanuel Macon relève que nous avons « un très bon système de soins, mais un système de santé qui laisse à désirer ». Pour redorer le blason du système de santé, « il faut renforcer la prévention, et faire en sorte que les étudiants en santé y consacrent un trimestre de leurs études. »
Redonner du temps médical aux médecins : les maisons pluridisciplinaires
Les maisons de santé ou maisons pluridisciplinaires semblent être le remède à tous les maux. Tous l’évoquent.
Fillon (candidat pour Les Républicains), tout comme Hamon et Le Pen, pensent que ce serait la solution pour déployer du temps médical. « Il faut développer les maisons de santé pour mutualiser les tâches administratives. »
Mais, pour le candidat LR, la création de ces maisons de santé doit être la plus libre possible : « Les médecins doivent rester maitres de ces maisons de santé, l’intervention des ARS les rend lourdes et couteuses. »
Pour Benoit Hamon, la création de maisons de santé – 1500 sur l’ensemble du territoire – pourrait libérer les médecins de taches administratives.
Marine Le Pen n’en pense pas moins.
Nicolas Dupont-Aignan espère que leur multiplication sur le territoire rendra l’exercice de la médecine plus attractive tandis qu’Emmanuel Macron – qui en veut 2000 – y voit le remède aux déserts médicaux, à l’instar de François Fillon.
Actualités Medscape © 2017 WebMD, LLC
Citer cet article: Présidentielle : les réponses des candidats aux questions du CNOM - Medscape - 24 mars 2017.
Commenter