Paris, France — Alors que le magazine 60 Millions de Consommateurs vient de publier une étude alertant notamment sur la toxicité des sprays antiacariens, une étude française Inserm/U Rennes 2 suggère que les pesticides pyréthrinoïdes, très présents à la fois à l’extérieur et à l’intérieur de nos maisons , seraient responsables de troubles du comportement chez les enfants. Ces résultats sont publiés dans Occupational and Environmental Medicine. [1].
Les pyréthrinoïdes sont présents notamment dans les cultures agricoles, les produits antiparasitaires vétérinaires, les anti-poux, les antipuces ou les anti-moustiques.
Dès 2015, les chercheurs de l’Inserm et du laboratoire de psychologie du développement et de l’éducation (Université Rennes 2) avaient suggéré que l’exposition in utero ou pendant l’enfance à ces insecticides, était associée à une baisse des performances cognitives chez des enfants de 6 ans [2].
Le Dr Jean-François Viel et coll. (Rennes) suggèrent aujourd’hui que l’exposition à ces pesticides pourrait également être associée à des troubles comportementaux chez ces enfants.
Pour remplacer les pesticides organophosphorés…
Le Dr Viel et coll. rappellent qu’au cours des dernières décennies les insecticides pyréthrinoïdes ont peu à peu remplacés les insecticides organophosphorés parce qu’ils étaient « prétendument plus sûrs ». Mais, ils soulignent que comme pour d’autres insecticides, des études chez l’animal ont montré qu’ils étaient associés à une neurotoxicité.
« Jusqu’ici, peu d’attention a été portée au potentiel neurotoxique des pyréthrinoïdes chez l’homme alors qu’ils sont très présents aussi bien à l’extérieur que dans les maisons et qu’ils passent la barrière placentaire. C’est pourquoi nous avons décidé de mener cette étude », a indiqué le Dr Viel à Medscape édition française.
« Il est possible que pendant longtemps, dans l’inconscient collectif, les pyréthrinoïdes n’aient pas été considérés comme les insecticides les plus dangereux parce qu’ils sont similaires aux pyréthrines qui sont des composés naturels présents dans les fleurs du pyrèthre ou des chrysanthèmes », ajoute-t-il.
Aujourd’hui, le chercheur insiste sur le fait que les recherches n’en sont qu’à « la phase exploratoire ». « En l’état, on ne peut tirer aucune conclusion sur un éventuel lien de causalité entre l’exposition à ces insecticides et une neurotoxicité chez l’homme », insiste-t-il.
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Citer cet article: Aude Lecrubier. Des insecticides courants à l’origine de troubles du comportement chez l’enfant ? - Medscape - 13 mars 2017.
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