Dépistage des maladies du foie : les Américains proposent d’abaisser le seuil des ALAT

Drs Isabelle Catala, Catherine Desmoulins

Auteurs et déclarations

2 mars 2017

Stanford, Californie -- L’American College of Gastroenterology a proposé en début d’année 19 recommandations sur les tests hépatiques à l’intention des spécialistes et des généralistes [1]. La plus marquante est la baisse du taux des ALAT (Alanine Amino transférase) dont le seuil supérieur de normalité est désormais fixé à 19 à 25 UI/L pour les femmes et à 29 à 33 IU/L pour les hommes. Auparavant, les chiffres tolérés, selon les institutions, étaient de 30 à 40 IU/L chez la femme et jusqu’à 70 à 80 IU/L chez l’homme.

Abaisser pour mieux dépister ?

 
Nous espérons que les médecins vont s’approprier ces nouvelles normes et que cela aura des conséquences en termes de prévention des hépatopathies – Dr Paul Kwo
 

Faut-il voir dans cet abaissement du seuil des ALAT une conséquence de l’augmentation des stéatoses hépatiques non alcoolique liées à l’épidémie d’obésité ? Une volonté de dépister plus tôt les maladies du foie ? (voir notre article Cirrhose sur foie gras : la nouvelle hantise des hépatologues )

Interrogé par Medscape Medical News, le Dr Paul Kwo (Ecole de médecine de Stanford, Californie), premier auteur des recommandations, reconnaît qu’« en abaissant les seuils, la proportion de personnes ayant des taux anomaux va augmenter. Mais de multiples études ont montré, qu’une augmentation, même modérée des ALAT, s’accompagne d’une augmentation du risque de décès d’origine hépatique. Des ALAT élevées peuvent dépister une maladie chronique du foie, comme une NASH, une hépatite C ou B. Or, on dispose aujourd’hui de traitements curatifs des hépatites C et d’autres mesures peuvent être prises pour améliorer le devenir des personnes vivant avec une maladie du foie. Quand on a identifié une discrète élévation des ALAT qui ne se normalise pas au fil du temps, il faut procéder à des investigations. Nous espérons que les médecins vont s’approprier ces nouvelles normes et que cela aura des conséquences en termes de prévention des hépatopathies ».

Pathologie hépatique, cholestase…: des définitions liées aux tests hépatiques

 
Ce sont les ALAT qui sont les marqueurs les plus spécifiques de lésions hépatiques.
 

Les auteurs insistent d’abord sur le fait que les transaminases doivent être considérées comme des tests hépatiques et non un reflet de la fonction de cet organe.

ASAT, ALAT, phosphatases alcalines et bilirubine sont modifiés en cas de lésions hépatiques.

L’albumine, la bilirubine et le taux de prothrombine sont des marqueurs de la fonction hépatocellulaire mais ils peuvent être modifiés en cas de pathologie extra-hépatique.

Ce sont les ALAT qui sont les marqueurs les plus spécifiques de lésions hépatiques.

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