1 ou 2 ans de trastuzumab après cancer du sein ? Résultats à 11 ans de HERA

Dr Isabelle Catala

Auteurs et déclarations

24 février 2017

Edimbourg, Royaume-Uni -- Après un suivi moyen de 11 ans, l’étude HERA (HERceptin Adjuvant trial) publie ses résultats finaux dans le Lancet [1]. Un traitement d’un an par trastuzumab (Herceptin) améliore significativement – par rapport au placebo – le pronostic des patientes atteintes de cancer du sein à un stade précoce et surexprimant HER2. Mais prolonger ce traitement sur 2 ans ne permet pas de gagner en termes de survie sans rechute et majore le risque de complications cardiaques.

Ce résultat très attendu du suivi à long terme permet pour la première fois de statuer sur la durée optimale de traitement par trastuzumab en adjuvant.

Des résultats à 8 ans allant dans le même sens avaient été présentés en 2012, au congrès de l’ESMO à Vienne ( voir notre article ).

Seule étude à très long terme

L’étude HERA qui a été mise en place en 2001 a inclus plus de 5 000 femmes qui ont été randomisées en 3 groupes :

-trastuzumab pendant 1 an ;

-trastuzumab pendant 2 ans ;

-placebo.

Après des premiers résultats en faveur du traitement adjuvant, les investigateurs ont choisi de poursuivre le suivi oncologique et cardiologique sur un très long terme, en l’absence de données dans la littérature sur ce type de prise en charge.

Les patientes étaient âgées en moyenne de 49 ans. Elles ont été quasiment toutes traitées par chimiothérapie post-opératoire et l’anthracycline a été utilisé pour 94 % d’entre elles. Seules un tiers des femmes présentaient une atteinte ganglionnaire.

Le traitement par trastuzumab a été débuté en moyenne 8,4 mois après le diagnostic.

 
Ce résultat très attendu du suivi à long terme permet pour la première fois de statuer sur la durée optimale de traitement par trastuzumab en adjuvant.
 

Risque relatif de rechute abaissé de 24 %, mais sous-estimé

L’ensemble des résultats détaillés par sous-groupes dans l’article de l’équipe du Dr David Cameron va dans le sens d’une amélioration de la survie dans tous les sous-groupes de patientes traitées par un an de trastuzumab, en comparaison par rapport au groupe témoin : patients exprimant des récepteurs hormonaux, présence de ganglions à l’inclusion…

Néanmoins, les auteurs soulignent que plus de la moitié des patients initialement sous placebo ont reçu au cours du suivi du trastuzumab, procédure qui était autorisée dans le design de l’étude. Les chiffres qui sont rapportées pourraient donc être bien en deçà de l’effet réel du médicament par biais dans le bras témoin.

Le bénéfice absolu en terme de survie sans récidive a été évalué à :

-6,8 % dans le groupe trastuzumab 1 an (69 % contre 63 % de survie) ;

-6 % dans le groupe trastuzumab 2 ans en comparaison du placebo.

Le risque relatif de rechute a été abaissé de 24 % avec le traitement actif utilisé pendant une année.

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