Premier essai randomisé sur alimentation et dépression

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

23 février 2017

Des résultats assez impressionnants qui pourraient être médiés notamment par la plasticité neuronale, le microbiote intestinal, l’inflammation et le stress oxydatif ; des mécanismes sur lesquels l’alimentation semble jouer un rôle, rappellent les chercheurs.

« L’effet est particulièrement important pour un traitement adjuvant […] En termes de ratio bénéfice-risque, l’intervention nutritionnelle parait être un moyen très sûr et efficace », a commenté le Dr Drew Ramsey (psychiatre à Columbia University, New York) pour l’édition anglaise de Medscape.

Reste à savoir si les bénéfices de ce type d’intervention seraient observables en population générale.

Quel régime ? Quel soutien social ?

Le régime proposé lors des sessions diététiques, le ModiMedDiet s’appuie à la fois sur les recommandations nutritionnelles australiennes et sur les recommandations grecques.

Il préconise de consommer 12 groupes d’aliments clés : les céréales entières (5 à 8 par jour), les légumes (6 par jour), les fruits (3 par jour), les légumineuses (3-4 par semaine), les produits laitiers peu gras et non sucrés (2-3 par jour), les graines entières et non salées (1 par jour), le poisson (au moins deux fois par semaine), la viande rouge maigre (3 à 4 fois par semaine), le poulet (2 à 3 fois par semaine), les œufs (jusqu’à 6 fois par semaine) et l’huile d’olive (3 cuillérées à soupe par jour).

Il recommande également de diminuer la consommation d’aliments qui ont été associés à un risque plus élevé de dépression : les sucreries, les céréales transformées, la nourriture frite, les fast-food, la viande transformée et les boissons sucrées (pas plus de 3 par semaine), l’alcool (pas plus de deux verres de vin par jour).

En pratique, au cours des consultations, les nutritionnistes ont proposé du conseil personnalisé tout en cherchant à optimiser l’adhésion au régime par des entretiens motivationnels, des fixations d’objectifs et en recommandant de manger en pleine conscience.

L’objectif visé n’était pas la perte de poids.

Concernant le groupe contrôle (soutien social), les sujets ont bénéficié d’entretiens réalisés dans le but de créer du lien et de les motiver à conserver une vie sociale et à rester positif (discussions sur le sport, l’actualité, la musique… avec un personnel formé).

 

Les liens d’intérêt des auteurs sont listés dans le papier .

 

REFERENCES:

1. Jacka F et coll. A randomised controlled trial of dietary improvement for adults with major depression (the SMILES trial). BMC Medicine (2017) 15:23

2. Lai JS, Hiles S, Bisquera A, Hure AJ, McEvoy M, Attia J. A systematic review and meta-analysis of dietary patterns and depression in community-dwelling adults. Am J Clin Nutr. 2013;99(1):181–97. doi: 10.3945/ajcn.113.069880 .

3. Jacka FN, Mykletun A, Berk M, Bjelland I, Tell GS. The association between habitual diet quality and the common mental disorders in community-dwelling adults: the Hordaland Health Study. Psychosom Med. 2011;73(6):483–90.

4. Akbaraly TN, Brunner EJ, Ferrie JE, Marmot MG, Kivimaki M, Singh-Manoux A. Dietary pattern and depressive symptoms in middle age. Br J Psychiatry. 2009;195(5):408–13.

5. Zainuddin MS, Thuret S. Nutrition, adult hippocampal neurogenesis and mental health. Br Med Bull. 2012;103:89–114.

6. Jacka FN, Mykletun A, Berk M, Bjelland I, Tell GS. The association between habitual diet quality and the common mental disorders in community-dwelling adults: the Hordaland Health Study. Psychosom Med. 2011;73(6):483–90.

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