Kétamine dans la dépression résistante : où en est-on?

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

17 février 2017

Aujourd’hui surtout utilisée en médecine d’urgence

Vu son délai d’action rapide et limité dans le temps, l'usage de la kétamine en psychiatrie est aujourd’hui surtout réservé aux situations d’urgence chez les patients à haut risque suicidaire.

Dès 2009, une étude réalisée aux urgences chez 26 patients dépressifs résistants aux traitements a montré que 24 heures après une perfusion de kétamine, 81 % des participants n’avaient plus d’idées suicidaires (item du suicide sur l’échelle d’Hamilton compris entre 0 et 1) [6]. Après administration de 3 perfusions en une semaine, l’effet se maintenait une douzaine de jours.

« L’idée est de pouvoir utiliser la kétamine pour sortir d’une situation critique chez des patients très suicidaires ou très déprimés et ensuite de pouvoir avoir une stratégie de maintien au long cours avec les antidépresseurs classiques », a commenté le Pr Fossati.

Quels risques ?

La crainte porte donc sur le risque de développer des symptômes psychotiques.

En tant qu’antagonistes aux récepteurs NMDA, la kétamine augmente le taux de dopamine. La crainte porte donc sur le risque de développer des symptômes psychotiques. Jusqu’ici la littérature a montré que ces symptômes pouvaient exister mais qu’ils étaient transitoires y compris chez les sujets schizophrènes. Ces effets psychomimétiques transitoires ont notamment été retrouvés chez 450 sujets sains [7].

Concernant la question de la neurotoxicité, elle semble surtout concerner les patients qui font un usage chronique et détourné de la kétamine avec des troubles cognitifs, des symptômes psychotiques qui peuvent être persistants et de façon paradoxale des troubles dépressifs et quelques décès.

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