Deux études randomisées citées par l’INCa
Dans son rapport « Les cancers en France ne 2016 : l’essentiel des faits et chiffres », l’INCa met en avant non seulement la revue Cochrane de 2014 et sa réactualisation de 2016, mais également deux études randomisées.
L’une, financée par le Health Research Council of New Zealand , compare le patch et la cigarette électronique (avec ou sans nicotine) dans le sevrage tabagique. En intention de traiter, le taux de sevrage vérifié à 6 mois est, en tendance, plus élevé avec la cigarette électronique à la nicotine qu’avec le patch [3].
L’autre étude, d’origine italienne et cofinancée par un fabricant de cigarettes électroniques, compare des cigarettes électroniques à deux dosages de nicotine, et des cigarettes électroniques sans nicotine chez des fumeurs ne souhaitant pas particulièrement arrêter de fumer. Elle met en avant une réduction de la consommation de tabac dans les trois groupes. A 12 mois, le taux d’abstinence est de 8,7% [4].
« Les choses changent au fur et à mesure que les données scientifiques arrivent », a expliqué le Dr Jérôme Viguier, directeur du pôle santé publique et soins de l’INCa lors d’une récente conférence de presse [5]. « Des principes de précaution avaient été portés avec la cigarette électronique sur le risque potentiel de la nicotine, sur le risque que ce soit un mode d’entrée dans la tabagisme et/ou que cela ne fasse pas diminuer la consommation de tabac par ailleurs. Des données plutôt rassurantes arrivent. Clairement, la cigarette électronique est un outil qui peut rentrer dans le cadre d’un accompagnement à la diminution du tabagisme et au sevrage pour certaines personnes et dans certaines circonstances. Il n’y a plus de tabous à l’égard de l’e-cigarette ».
Des résultats non uniformes
Bien sûr, les résultats ne sont pas uniformément rassurants.
En 2015, une étude longitudinale californienne, menée chez des adolescents de 14 ans, montrait que chez des sujets n’ayant jamais fumé de tabac combustible, l’utilisation de la e-cigarette au début de l’étude est associée à un taux d’initiation plus important au tabac combustible à 6 et à 12 mois [6].
D’autres résultats sont d’une surprenante faiblesse, telle cette étude américaine, pourtant publiée dans le JAMA Cardiology, qui introduit la notion de surrogate marqueurs pour évaluer la cigarette électronique, et qui rapporte une activité sympathique et un stress oxydatif accrus chez 16 utilisateurs de cigarette électronique versus 18 non-fumeurs… [7]. Pour tirer des conclusions à partir de tels marqueurs, on attendrait des effectifs plus consistants.
Citer cet article: Vincent Bargoin. Cigarette électronique : actualisation des données cliniques et position française - Medscape - 16 févr 2017.
Commenter