Cigarette électronique : actualisation des données cliniques et position française

Vincent Bargoin

Auteurs et déclarations

16 février 2017

Paris, France — Vers une reconnaissance dela cigarette électronique comme outil de sevrage tabagique ? Les choses vont lentement, et il est clair que les autorités de santé françaises sont prudentes. Néanmoins, en février 2016, le Haut Conseil de la Santé Publique recommandait d’informer – sans en faire la publicité – les professionnels de santé et les fumeurs sur le fait que la cigarette électronique est une aide à l’arrêt du tabac et un mode de réduction des risques du tabac en usage exclusif [1].

Par rapport à ses recommandations de 2014 sur l’arrêt du tabac, dans lesquelles la HAS « tolérait » simplement la cigarette électronique à titre purement transitoire, et plus encore par rapport à un avis de l’Afssaps de 2011, qui mettait en garde les utilisateurs contre une toxicité de la cigarette électronique, on peut considérer qu’il y a une évolution à petits pas.

Cette évolution ne va pas de soi, puisque par rapport à l’ OMS ou à l’American Heart Association, qui en 2014 ont publié simultanément des recommandations en forme de « non » franc et massif, on peut considérer que les autorités françaises font preuve d’une certaine souplesse.

Les britanniques vont cependant beaucoup plus loin. Ainsi, en août 2015, un rapport émis par Public Health England , une agence gouvernementale soulignait l’incomparablement moindre toxicité de la cigarette électronique, mettait en avant les vertus du vapotage dans la lutte contre le tabagisme, et estimait qu’on en faisait beaucoup trop contre la e-cigarette, au point d’en éloigner des fumeurs à qui elle pourrait être utile. Et l’an dernier, c’était au tour du NICE britannique d’endosser cette position, en croisant au passage le fer avec l’OMS, qui réaffirmait simultanément son opposition.

Les britanniques s’appuient sur d’une part sur des enquêtes internes au Royaume-Uni, qui montrent par exemple que 45% de la population n’a pas conscience que la cigarette électronique est moins nocive que le tabac, et surtout sur une revue Cochrane, dont la première publication, en 2014 , suggérait l’efficacité de la e-cigarette dans le sevrage tabagique, malgré un très faible niveau de preuve, et dont la réactualisation, en 2016 n’apportait pas grand-chose sur l’efficacité, mais confirmait la sécurité sur de plus grands nombres qu’en 2014 [2].

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