Football : le jeu de tête des amateurs associé aux commotions cérébrales

Vincent Bargoin

Auteurs et déclarations

14 février 2017

Walnut Creek, Etats-Unis — Dans Neurology, des auteurs américains mettent en garde contre les têtes au football : l’impact du ballon peut être facteur de commotion cérébrale [1].

Ce risque est parfaitement connu pour des chocs accidentels, tels qu’en subissent les rugbymen, les joueurs de football américain, ou les footballeurs dans une moindre mesure. Il n’avait cependant pas encore été identifié chez des amateurs, et surtout, pour un geste non accidentel, faisant partie du jeu.

De l’importance d’une tête bien faite

L’étude a été menée en Californie, et porte sur 222 footballeurs amateurs, dont 21% de footballeuses. Ils ont rempli un questionnaire sur les impacts à la tête, intentionnels ou non, subis durant les deux dernières semaines, ainsi qu’un questionnaire portant sur d’éventuels symptômes cérébraux suggestifs, tels que douleurs, vertiges, hébètement, et leur intensité (modérée, sévère ou très sévère).

On note au passage que le fait de rapporter à la fois un symptôme et une cause potentielle dans le même questionnaire, est une source de biais considérable – puisque quiconque présente le symptôme va avoir tendance à sur-rapporter la cause. Toutefois, comme le soulignent un éditorial associé à l’article, les questions sur l’exposition précédaient celles sur les symptômes, dans un questionnaire rempli en ligne, et qui ne permettait pas de revenir en arrière.

 
L’analyse montre que les joueurs ou joueuses rapportant le plus de têtes, signalent plus fréquemment des symptômes cérébraux.
 

En deux semaines, 44 impacts ont été rapportés en moyenne par les hommes, et 27 par les femmes. On peut trouver le chiffre élevé : il correspond à une moyenne de trois entrainements et deux matchs.

Des chocs non intentionnels à la tête ont été rapportés par 37% des hommes et 43% des femmes. Enfin, des symptômes suggestifs d’une commotion cérébrale ont été rapportés dans 20% des questionnaires.

L’analyse montre que les joueurs ou joueuses rapportant le plus de têtes (quartile le plus élevé), signalent plus fréquemment des symptômes cérébraux (risque relatif : 3,17 ; IC95%[1,57-6,37]) – et ceci après ajustement pour les impacts non intentionnels.

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