Méditation et hypnose en rhumatologie

Vincent Bargoin

Auteurs et déclarations

8 février 2017

Paris, France – Quelle est l’affection dont le risque relatif fait plus que doubler en cas de stress post-traumatique ? La polyarthrite rhumatoïde (PR). Et quel est l’évènement de vie le plus lié à la PR ? Le divorce, selon l’étude suédoise EIRA .

Considérant qu’il devient difficile de faire de la rhumatologie sans l’éclairage d’un psychiatre, le 29ème Congrès Français de Rhumatologie (SFR 2016), organisé par laSociété Française de Rhumatologie, avait invité le Dr Frédéric Kochman (Lille), psychiatre, pour faire un point sur la question [1].

« Il n’y a pas grand-chose de nouveau en pharmacothérapie » a averti celui-ci en introduction, « mais une révolution est en cours dans le domaine des psychothérapies, telles que l’hypnose ou l’EMDR ».

Ca fait plus de 20 ans qu’on en parle

L’impact du psychisme sur l’immunité est connu depuis longtemps. En 1995, une expérience très simple montrait ainsi une baisse quasi-immédiate et maintenue durant 6 heures, des IgA salivaires chez des sujets se mettant 5 minutes en état de colère, et au contraire, une hausse tout aussi immédiate et durable des IgA chez les mêmes sujets se mettant en état de compassion [2].

Aujourd’hui, toutefois, on change d’échelle. Des cohortes immenses, comportant par exemple plus de 660 000 vétérans américains de retour d’Irak ou d’Afghanistan , ont montré un risque ajusté de maladie auto-immune multiplié par 2 en cas de stress post-traumatique (30% de l’effectif) par rapport aux autres soldats [3].

Il n’y a pas grand-chose de nouveau en pharmacothérapie mais une révolution est en cours dans le domaine des psychothérapies, telles que l’hypnose ou l’EMDR -- Dr Frédéric Kochman

« Une étude impressionnante, avec un suivi de plusieurs années, et dont les conclusions constituent des arguments très forts en faveur d’un lien », commente le Dr Kochman.

Les mécanismes qui font le lien entre stress et désordre immunitaires commencent eux-aussi à être documentés.

« Le modèle immuno-neurologique combine vulnérabilité génétique, impact des stress et traumatismes, y compris très précoces, fragilisation immunitaire, et symptomatologie rhumatologique et /ou psychiatrique », indique le Dr Kochman.

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