4,2% de frottis anormaux
En ce qui concerne les résultats de cytologie, le pourcentage de frottis non satisfaisants ne dépassait pas le seuil de 2% pour les cinq départements affichant des données suffisantes pour une analyse. Un taux attestant d'une bonne qualité du prélèvement, qui révèle des pratiques jugées « conformes aux normes européennes ».
Dans 4,2% des cas, les frottis étaient anormaux. La majorité présentait des atypies cellulaires malpighiennes de signification indéterminée (ACS-US). Au total, 5 180 lésions précancéreuses, 55 carcinomes glandulaires in situ (AIS) et 323 cancers invasifs ont été dépistés, soit des taux de détection respectifs de 620,5, de 6,7 et de 39,1 pour 100 000 femmes dépistées.
« Cette évaluation souligne donc le gain potentiel d’une généralisation du dépistage », notent les auteurs. « Le cahier des charges national du programme de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus sera publié fin 2017 pour une généralisation effective l’année suivante », indiquent, dans un éditorial, le directeur général de Santé publique France, François Bourdillon, et le président de l'INCa, Norbert Ifrah.
Par ailleurs, une autre étude présentée dans ce BEH confirme l'intérêt, en termes médico-économique, d'organiser la généralisation de ce dépistage par invitation et relance des femmes concernées. Les baisses de l'incidence et de la mortalité liées à ce cancer sont alors comprises entre 13 et 26%, selon la modélisation.
Kit d'auto-prélèvement vs courrier de relance
Enfin, un essai randomisé, mené en Indre-et-Loire, montre le bénéfice d'une stratégie de dépistage prévoyant l'envoi d'un test de recherche du papillomavirus humains (HPV) au domicile des femmes n'ayant pas répondu à l'invitation à réaliser un frottis cervico-utérin. Un kit d'auto-prélèvement vaginal apparait alors plus efficace qu'une lettre de relance.
Dans cet essai, 6 000 femmes de 30 à 65 ans non dépistées et n'ayant pas répondu à une invitation à se faire dépister ont été randomisées en trois groupes: « sans intervention », « avec relance », prévoyant l'envoi d'un nouveau courrier incitant à effectuer un frottis et « auto-prélèvement », avec la mise à disposition par courrier d'un kit d'auto-prélèvement à renvoyer au laboratoire pour un test HPV.
Selon les résultats, la participation au dépistage est doublée avec l'envoi du kit, comparativement à un courrier de relance, les taux étant respectivement de 22,5% contre 11,7%.
« L’envoi à domicile d’un kit d’auto-prélèvement vaginal est une méthode innovante, efficace et coût-efficace pour augmenter la participation au dépistage du cancer du col de l’utérus parmi des femmes non dépistées », ont conclu les auteurs.
Le diagnostic par test sanguin à l'essai L'Institut de cancérologie de Lorraine (ICL) a annoncé le lancement prochain des essais de phase clinique pour l'évaluation d'un test sanguin pour le diagnostic des cancers liés aux HPV. Mis au point par l'ILC, en partenariat avec l'Institut Curie, ce test biologique s'appuie sur la détection de l'ADN viral circulant dans le sang par séquençage à haut débit. |
* Isère, Martinique, Alsace (2 départements), Auvergne (4 départements), Cher, Indre-et-Loire, Maine-et-Loire, La Réunion et Val-de-Marne
REFERENCE :
« Vers la généralisation du dépistage organisé du cancer du col de l'utérus, BEH n° 2-3, 24 janvier 2017.
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Citer cet article: Vincent Richeux. Cancer du col de l'utérus: les raisons du dépistage systématisé en 2018 - Medscape - 24 janv 2017.
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