Cancer du col de l'utérus: les raisons du dépistage systématisé en 2018

Vincent Richeux

Auteurs et déclarations

24 janvier 2017

Paris, France     Le cancer du col de l'utérus est le 10ème cancer le plus fréquent chez la     femme en France. Chaque année, on recense environ 3 000 nouveaux cas et le     nombre de décèss dus à ce cancer s'élève à près de 1 100 par an. « C'est     l'un des seuls cancers pour lesquels le pronostic se dégrade en France »,             indique l'Institut national du cancer (INCa)         .

Une expérimentation menée dans 13 départements français avant la mise en     place du dépistage généralisé du cancer du col de l'utérus, montre une     amélioration de 12 points du taux de couverture global du dépistage par     frottis cervico-utérin, pour atteindre 62% de la population cible.

[Le cancer du col de l'utérus] est l'un des seuls cancers pour lesquels le     pronostic se dégrade en France -- INCa

Les résultats de cette évaluation ont été publiés dans le dernier     Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH)     consacré à la généralisation de ce dépistage à l'échelle nationale, prévue     pour 2018, après une montée en charge progressive [1].

« Réduire l'incidence de 90% »

Selon l'INCa, « un dépistage régulier de toute la population cible     permettrait d'en réduire l'incidence de 90% ». Recommandé chez les femmes     asymptomatiques de 25 à 65 ans, soit une population de 17 millions de     femmes concernées en France, le dépistage s'appuie sur la réalisation d'un     frottis, tous les trois ans, après deux frottis normaux à un an     d'intervalle.

Actuellement évalué à 60%, le taux de couverture du dépistage du cancer du     col utérin reste marqué par d'importantes inégalités, selon les tranches     d'âge, les situations géographiques ou encore les catégories     socio-professionnelles. D'où l'objectif majeur du plan cancer 2014-2019     visant à le généraliser à l'échelle nationale pour atteindre un taux de     couverture de 80%.

Avant la mise en place de ce programme national de dépistage organisé, une     expérimentation a été menée par Santé publique France (ex INVs) dans 13     départements*, pendant trois ans, entre 2010 et 2014. Elle a porté sur près     de 2,4 millions de femmes, âgées de 25 à 65 ans.

1,3 millions de femmes visées

Au total, plus de 1,3 millions de femmes n'ayant pas réalisé de frottis     dans les trois années précédentes ont été invitées par courrier à réaliser     un test de dépistage. Une relance était prévue 9 à 12 mois plus tard.     Qu'ils soient obtenus après invitation ou à la suite d'une initiative     personnelle, tous les résultats des frottis et des examens de suivi ont     ensuite été récupérés pour analyse.

A l’issue de l’expérience, Nathalie Beltzer de Santé     publique France et ses collègues ont rapporté un taux de couverture global     amélioré de 12 points, pour atteindre 62% de la population cible. Les     frottis ont été réalisés, dans 51,4% des cas, de manière individuelle.     L'invitation a été suivie d'un dépistage pour 10,8% des femmes en moyenne.

Il apparait une grande variabilité selon les départements, les taux allant     de 41,6% en Martinique à 72,5% en Alsace, où existe déjà un dépistage     organisé depuis 20 ans. « Globalement, la couverture diminuait avec l’âge,     passant de 70-71% chez les femmes de moins de 34 ans à 47,5% chez celles de     60-65 ans », indiquent les auteurs.

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