Paris, France — Le cancer du col de l'utérus est le 10ème cancer le plus fréquent chez la femme en France. Chaque année, on recense environ 3 000 nouveaux cas et le nombre de décèss dus à ce cancer s'élève à près de 1 100 par an. « C'est l'un des seuls cancers pour lesquels le pronostic se dégrade en France », indique l'Institut national du cancer (INCa) .
Une expérimentation menée dans 13 départements français avant la mise en place du dépistage généralisé du cancer du col de l'utérus, montre une amélioration de 12 points du taux de couverture global du dépistage par frottis cervico-utérin, pour atteindre 62% de la population cible.
Les résultats de cette évaluation ont été publiés dans le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) consacré à la généralisation de ce dépistage à l'échelle nationale, prévue pour 2018, après une montée en charge progressive [1].
« Réduire l'incidence de 90% »
Selon l'INCa, « un dépistage régulier de toute la population cible permettrait d'en réduire l'incidence de 90% ». Recommandé chez les femmes asymptomatiques de 25 à 65 ans, soit une population de 17 millions de femmes concernées en France, le dépistage s'appuie sur la réalisation d'un frottis, tous les trois ans, après deux frottis normaux à un an d'intervalle.
Actuellement évalué à 60%, le taux de couverture du dépistage du cancer du col utérin reste marqué par d'importantes inégalités, selon les tranches d'âge, les situations géographiques ou encore les catégories socio-professionnelles. D'où l'objectif majeur du plan cancer 2014-2019 visant à le généraliser à l'échelle nationale pour atteindre un taux de couverture de 80%.
Avant la mise en place de ce programme national de dépistage organisé, une expérimentation a été menée par Santé publique France (ex INVs) dans 13 départements*, pendant trois ans, entre 2010 et 2014. Elle a porté sur près de 2,4 millions de femmes, âgées de 25 à 65 ans.
1,3 millions de femmes visées
Au total, plus de 1,3 millions de femmes n'ayant pas réalisé de frottis dans les trois années précédentes ont été invitées par courrier à réaliser un test de dépistage. Une relance était prévue 9 à 12 mois plus tard. Qu'ils soient obtenus après invitation ou à la suite d'une initiative personnelle, tous les résultats des frottis et des examens de suivi ont ensuite été récupérés pour analyse.
A l’issue de l’expérience, Nathalie Beltzer de Santé publique France et ses collègues ont rapporté un taux de couverture global amélioré de 12 points, pour atteindre 62% de la population cible. Les frottis ont été réalisés, dans 51,4% des cas, de manière individuelle. L'invitation a été suivie d'un dépistage pour 10,8% des femmes en moyenne.
Il apparait une grande variabilité selon les départements, les taux allant de 41,6% en Martinique à 72,5% en Alsace, où existe déjà un dépistage organisé depuis 20 ans. « Globalement, la couverture diminuait avec l’âge, passant de 70-71% chez les femmes de moins de 34 ans à 47,5% chez celles de 60-65 ans », indiquent les auteurs.
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Citer cet article: Vincent Richeux. Cancer du col de l'utérus: les raisons du dépistage systématisé en 2018 - Medscape - 24 janv 2017.
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