Paris, France — Le remplacement aortique par voie percutanée, TAVI, se simplifie, à la fois parce qu’apparaissent de nouveaux matériels, mais aussi et surtout parce que tel était bien le projet au départ. C’est ce qu’a rappelé le Pr Hélène Eltchaninoff (CHU de Rouen) lors des Journées Européennes de la Société Française de Cardiologie (JESFC 2017), en se félicitant de voir que la procédure dite « minimaliste », se développe aujourd’hui en France et en Europe [1].

Pr Hélène Eltchaninoff
Le plaidoyer pour la simplicité renvoie naturellement au débat sur l’élargissement d’indication du TAVI – mais en partie seulement, puisque quelle que soit la ligne de partage entre chirurgie et intervention percutanée, on aura de toutes façons intérêt à ce que cette dernière soit la plus simple possible.
« Faire une procédure simple, c’est un état d’esprit », résume le Pr Eltchaninoff, qui rappelle que depuis le « first in man de 2002, toutes les étapes de développement [du TAVI au CHU de Rouen] se sont faites sous anesthésie locale ».
Less is better
Pourquoi faire plus simple ? « Parce que le patient est fragile. On peut gagner en durée d’intervention, en durée d’hospitalisation, en personnel et en organisation de service, en consommables, en gardant la même sécurité pour le patient ».
Initialement, le patient est généralement d’abord reçu en coronarographie.
« S’il s’agit d’un patient potentiellement orientable vers un TAVI, nous réalisons d’emblée un opacification de l’aorte, une opacification des jambes pour évaluer la faisabilité de la voie fémorale ainsi qu’une mesure de la pression droite à l’échocardiographie », indique le Pr Eltchaninoff, Après cette première évaluation, le cas du patient est discuté en réunion médico-chirugicale.
« Actuellement, trois cas se présentent », explique le Pr Eltchaninoff. Le patient de moins de 80 ans est pris en charge en chirurgie. Le patient à haut risque ou de plus de 85 ans, est adressé au TAVI, enfin les patients à risque intermédiaire, âgés de 80 à 85 ans, sont discutés.
« Depuis quelques mois, les chirurgiens tendent à orienter vers le TAVI, s’il est réalisable par voie fémorale », remarque le Pr Eltchaninoff.
La discussion est ensuite reprise « en comité restreint », pour valider le TAVI et planifier l’intervention.
Le Pr Eltchaninoff note au passage que la démarche est celle d’une équipe, au sens élargit du terme, puisqu’elle s’étend jusqu’à la famille, qu’il faudra le cas échéant informer précocement du planning et de l’absence de séjour en réadaptation. Au centre du dispositif, « l’infirmière planificatrice est capitale ».
Le planning type est le suivant : admission à J-1, TAVI à J-0, une nuit en soins intensifs, et occupation d’un lit conventionnel entre 1 et 3 jours.
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Citer cet article: Vincent Bargoin. Remplacement valvulaire aortique percutané : en route vers une procédure minimaliste - Medscape - 17 janv 2017.
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