Phoenix, Etats-Unis — L’hémoglobine glyquée (HbA1c) serait plus pratique que la glycémie à jeun ou le test d’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) pour dépister un risque ultérieur de diabète chez l’enfant ou l’adolescent. Sachant que, selon des résultats obtenus chez des jeunes indiens américains et publiés dans Diabetes Care, les valeurs prédictives des trois tests serait équivalentes [1].
Après, tout est question de sens pratique : « pour estimer le risque d’un enfant en surpoids ou obèse, la plupart des pédiatres vont demander une glycémie à jeun », note le Dr Madhumita Sinha (National Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases, NIH, Phoenix) auprès de Medscape International. « Je ne pense toutefois pas qu’il y ait beaucoup d’enfants à jeun à 8 heures du matin ».
Résultats équivalents dans une population à très haut risque
Dans la population indienne d’Amérique du Nord (voir notre article En Alberta …), deux groupes ont été analysés : 2095 enfants et adolescents âgés de 10 à 19 ans, et suivis jusqu’à 39 ans (au moins un parent diabétique, 19% de surpoids, 53% d’obésité), et 2005 adultes de 20 à 39 ans, suivis jusqu’à 59 ans (19% de surpoids, 74% d’obésité). L’étude est donc remarquable par la durée du suivi.
Dans ces deux populations, non diabétiques à l’inclusion, la survenue de la maladie a été surveillée sur les trois critères : glycémie à jeun ( > 126 mg/dL ; 7 mmol/L), test de provocation glycémique à 2 heures (> 200 mg/dL ; 11,1 mmol/L), et HbA1c (> 6,5% ; 8 mmol/L).
Les valeurs prédictives de ces trois paramètres sur la survenue d’un diabète à 10 ans ont été comparées.
Chez les enfants, adolescents et chez les hommes adultes, les aires sous la courbe ne montrent en fait aucune différence entre HbA1c, glycémie à jeun et provocation glycémique. Chez les femmes, l’HbA1c pourrait être un peu moins performante, mais comme le phénomène semble difficile à expliquer, il pourrait s’agir d’un artéfact.
« L’absence de différence significative des aires sous la courbe entre l’HbA1c et les mesures de glycémie suggèrent que les trois tests offrent les mêmes ordres de grandeur en sensibilité et en spécificité », indiquent les auteurs, en rappelant que sensibilité et spécificité dépendent des seuils retenus.
Les taux de prédiabète sont différents selon qu’on le définit à partir d’une HbA1c > 5,7% (3% chez les enfants et adolescents, 8,4% chez les adultes), à partir d’une glycémie à jeun ≥ 100 mg/dL (9,2% et 21%), ou encore d’une glycémie > 140 mg/dL 2 h après provocation (8% et 17%).
Actualités Medscape © 2017 WebMD, LLC
Citer cet article: Vincent Bargoin. Risque de diabète chez l’enfant : l’hémoglobine glyquée fait jeu égal avec la glycémie à jeun - Medscape - 16 janv 2017.
Commenter