Risque de diabète chez l’enfant : l’hémoglobine glyquée fait jeu égal avec la glycémie à jeun

Vincent Bargoin, avec Liam Davenport

Auteurs et déclarations

16 janvier 2017

Phoenix, Etats-Unis —     L’hémoglobine glyquée (HbA1c) serait plus pratique que la glycémie à jeun     ou le test d’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) pour dépister un     risque ultérieur de diabète chez l’enfant ou l’adolescent. Sachant que,     selon des résultats obtenus chez des jeunes indiens américains et             publiés dans Diabetes Care,         les valeurs prédictives des trois tests serait équivalentes [1].

Après, tout est question de sens pratique : « pour estimer le risque d’un     enfant en surpoids ou obèse, la plupart des pédiatres vont demander une     glycémie à jeun », note le Dr Madhumita Sinha (National     Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases, NIH, Phoenix)     auprès de Medscape International. « Je ne pense toutefois pas     qu’il y ait beaucoup d’enfants à jeun à 8 heures du matin ».

        Résultats équivalents dans une population à très haut risque    

Dans la population indienne d’Amérique du Nord (voir notre article    En Alberta     …), deux groupes ont été analysés : 2095 enfants et adolescents âgés de 10     à 19 ans, et suivis jusqu’à 39 ans (au moins un parent diabétique, 19% de     surpoids, 53% d’obésité), et 2005 adultes de 20 à 39 ans, suivis jusqu’à 59     ans (19% de surpoids, 74% d’obésité). L’étude est donc remarquable par la     durée du suivi.

Dans ces deux populations, non diabétiques à l’inclusion, la survenue de la maladie a été surveillée sur les trois critères : glycémie à jeun (    > 126 mg/dL ; 7 mmol/L), test de provocation glycémique à 2     heures (> 200 mg/dL ; 11,1 mmol/L), et HbA1c (> 6,5% ;     8 mmol/L).

Les valeurs prédictives de ces trois paramètres sur la survenue d’un     diabète à 10 ans ont été comparées.

Chez les enfants, adolescents et chez les hommes adultes, les aires sous la     courbe ne montrent en fait aucune différence entre HbA1c, glycémie à jeun     et provocation glycémique. Chez les femmes, l’HbA1c pourrait être un peu     moins performante, mais comme le phénomène semble difficile à expliquer, il     pourrait s’agir d’un artéfact.

« L’absence de différence significative des aires sous la courbe entre     l’HbA1c et les mesures de glycémie suggèrent que les trois tests offrent     les mêmes ordres de grandeur en sensibilité et en spécificité », indiquent     les auteurs, en rappelant que sensibilité et spécificité dépendent des     seuils retenus.

Les taux de prédiabète sont différents selon qu’on le définit à partir     d’une HbA1c > 5,7% (3% chez les enfants et adolescents, 8,4% chez     les adultes), à partir d’une glycémie à jeun ≥ 100 mg/dL (9,2% et 21%), ou     encore d’une glycémie > 140 mg/dL 2 h après provocation (8% et     17%).

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