Registre FAST-MI 2015: la mortalité post-infarctus encore réduite de moitié

Vincent Richeux

Auteurs et déclarations

13 janvier 2017

Paris, France - Entre 2010 et 2015, la mortalité des patients victimes d’un infarctus du myocarde avec sus décalage ST (STEMI) a encore été réduite de moitié, passant de 4% á 2,1%, selon les données du registre FAST-MI 2015, présentées par le Pr Nicolas Dauchin (HEGP, Paris), lors des Journées européennes de la Société française de cardiologie (JESFC 2017) [1]. Un progrès essentiellement attribué à la généralisation des techniques de reperfusion.

Depuis le premier registre de 1995 sur la prise en charge des infarctus en milieu hospitalier, «la mortalité a diminué de façon spectaculaire», commente le cardiologue. «En retirant les patients qui ont été victimes d’un arrêt cardiaque avant l’arrivée à l’höpital, le taux de mortalité pourrait désormais passer sous la barre des 2%».

Mis en place par la Société française de cardiologie (SFC), le registre FAST-MI (French registry on acute ST-elevation and non ST-elevation myocardial infarction) est un registre des patients hospitalisés en unité de soins intensifs ou en cardiologie dans les 48 h suivant le début d'un infarctus du myocarde (IDM), avec ou sans sus décalage ST, pendant une période d’un mois. Ce registre est reconduit tous les cinq ans depuis 2005. Il est précédé de deux autres registres du même type, USIK 1995 et USIC 2000. L’objectif est «d’avoir une photographie de la prise en charge de l’infarctus en France sur une brève période, afin de savoir avec précision ce qui se passe sur le terrain», rappelle le Pr Danchin.

Plus de NSTEMI que de STEMI

Pour ce nouveau registre, l’enquête a été menée lors du dernier trimestre de 2015. Sur les 261 centres hospitaliers français contactés, 204 ont participé, soit «78% des centres susceptibles de prendre en charge les patients avec un infarctus du myocarde». Au total, 5 289 patients ont été inclus.

Dans 49% des cas, les patients sont victimes d’un infarctus avec sus décalage ST (STEMI). La proportion des infarctus sans sus décalage ST (NSTMI) a, quant à elle, progressé au fil des registres, grâce au dosage de la troponine, utilisé en routine à partir de 2005 pour le diagnostic. Désormais, «la proportion de NSTEMI est, pour la première fois, supérieure à celle des STEMI», observe le Pr Danchin.

En terme démographique, les patients concernés par le STEMI sont plus jeunes (cinq ans en moyenne) que ceux victimes d’un NSTEMI. Si l’âge moyen, de 68 ans pour les NSTEMI, a peu évolué d’un registre à l’autre, il a sensiblement baissé pour les STEMI, passant de 66 à 63 ans, «avec une stagnation entre 2010 et 2015», qui serait due, selon le Pr Danchin, à la prévention primaire.

 

Les femmes jeunes avec STEMI toujours plus nombreuses

Les femmes représentent respectivement 25% et 30% des patients victimes d’un infartus avec ou sans sus décalage ST. «Dans le cas des NSTMI, la répartition entre les sexes a peu évolué», commente le cardiologue. Par contre, la proportion de femmes avec STEMI a nettement diminué passant de 25 à 22%, entre 2010 et 2015.

Le constat est toutefois plus inquiétant lorsqu’on considère uniquement les femmes de moins de 60 ans victimes d’un STEMI, dont «la proportion ne cesse d’augmenter». De 17,6% en 1995, elle est passé à 27,1%, en 2010, puis 29% en 2015. En cause: la hausse de la prévalence du tabagisme et de l’obésité dans cette population.

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