Curithérapie par implants d'iridium radioactif
Malgré tout, face à certains profils, mieux vaut éviter la suppression des lésions, en raison du risque élevé de récidive, estime le dermatologue. Par exemple, la chirurgie est à exclure, selon lui, pour « un patient de 18 ans, d'origine africaine, présentant une chéloïde en région thoracique ».
Il existe trois moyens d'éviter les récidives: la compression, la radiothérapie et les injections intra-lésionnelles. Pour les injections, l'usage du corticoïde Kenacort® (triamcinolone, BMS) reste le traitement standard, la bétaméthasone, le 5-fluorouracile ou encore la bléomycine n’étant, a priori, pas plus efficaces.
La radiothérapie utilisée dans cette indication est une curiethérapie per-opératoire superficielle, qui consiste à insérer des implants d'iridium radioactif dans les lésions après chirurgie. Les effets sur la rechute ne sont toutefois pas assurés, puisque les études montrent que « la récidive apparait dans 0 à 70% ».
« L'utilisation de la radiothérapie en prévention de la récidive est un traitement délicat qu'il ne faut pas exclure, mais qui est encore à évaluer. »
Cryothérapie avant injection de corticoïde
En ce qui concerne les chéloïdes à développement horizontal, le traitement consiste à ralentir l'évolution pour éviter l'extension des chéloïdes. Là encore, les données sont insuffisantes pour trancher en faveur de la compression, des pansements à gel de silicone ou du laser à colorant pulsé.
Porté pendant plusieurs mois, le vêtement compressif élastique « reste toujours utile » pour aplanir et assouplir les chéloïdes, estime le praticien. « La compression a montré son efficacité dans les chéloïdes post-brûlure de l’enfant. Elle est alors indispensable ».
L'injection du corticoïde Kenacort® (40mg/mL) dans la chéloïde est également le traitement de référence pour enrayer son développement. « En le diluant éventuellement avec de la lidocaïne pour éviter la douleur post-injection », précise le dermatologue, qui conseille également de refroidir les chéloïdes par cryothérapie, pendant cinq à dix minutes avant injection, afin de faciliter celle-ci.
Ce traitement a, en effet, un inconvénient majeur: « l'injection dans une chéloïde exige de la force physique ». L'idéal est d'utiliser une seringue de 1mL, avec une aiguille de 25 G (25X0,5 mm). Sans oublier le masque pour se protéger des projections.
Pour faciliter la tâche, le Dermojet® (injection sous pression sans aiguille) peut également être utilisé « pour diffuser le produit à faible profondeur sur des chéloïdes très planes ».
REFERENCE:
Petit A, Comment améliorer la prise en charge des chéloïdes en 2016 ? JDP 2016, 8 décembre 2016, Paris
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Citer cet article: Vincent Richeux. « Cicatrices » chéloïdes: comment améliorer leur prise en charge ? - Medscape - 9 janv 2017.
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