Alopécie : faut-il craindre les effets secondaires du finastéride ?

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

23 décembre 2016

Paris, France—Depuis plusieurs années, des symptômes inquiétants ont été rapportés chez des patients recevant du finastéride.

En 2012, la notion de « syndrome post-finastéride » a même émergé en raison de la persistance d’effets secondaires chez certains patients après l’arrêt du traitement.

Lors des Journées Dermatologiques de Paris , le Dr Pascal Reygagne (centre Sabouraud, Hôpital Saint-Louis, Paris) a posé la question de la réalité du syndrome post-finastéride lorsque le médicament est utilisé comme traitement de l’alopécie. [1] Globalement, il se veut rassurant.

Un anti-androgène aux multiples usages

Le finastéride est un inhibiteur de la 5-alpha réductase utilisé dans l'hypertrophie bénigne de la prostate, le cancer de la prostate, l'hirsutisme et l’alopécie.

Il a été associé à des syndromes dépressifs, des idées suicidaires, des douleurs articulaires et musculaires, de l’asthénie, des psychoses, des troubles cognitifs, du diabète et des dysfonctionnements sexuels.

Pour rappel, l’alopécie touche jusqu’à 80 % des hommes d’origine caucasienne et 50 % des femmes atteintes d’alopécie androgénique après 70 ans.

Le finastéride est un 4-azasteroïde. Il inhibe une enzyme humaine, la 5-alpha réductase qui permet la transformation de la testostérone (T) en  dihydrotestostérone (DHT). Dans l’alopécie androgénétique, le finastéride (Propecia®) est indiqué dans le traitement des stades peu évolués chez l’homme âgé de 18 à 41 ans.

Des effets secondaires sexuels avérés

Concernant les effets secondaires d’ordre sexuel, la notice du produit indique qu’une diminution de la libido, des troubles de l'érection, et des problèmes d'éjaculation, tels qu'une diminution du volume de l'éjaculat ont été rapportés mais qu’ils sont peu fréquents (1 personne sur 100).

En outre, des douleurs aux testicules, une persistance de difficultés à avoir des érections après l’arrêt du traitement, une diminution de la libido persistant après l’arrêt du traitement, et une persistance de troubles de l’éjaculation après l’arrêt du traitement surviendraient à une fréquence indéterminée.

 
Les effets secondaires sexuels sont généralement légers et que les symptômes s’améliorent avec le temps
 

Les données d’une revue de la littérature publiée cet été se veulent toutefois rassurantes. La méta-analyse des études publiées entre 1990 et novembre 2015 indique que  les effets secondaires sexuels sont généralement légers et que les symptômes s’améliorent avec le temps [2].

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