Paris, France — Deux nouveaux produits ont fait leur apparition dans le traitement de la rosacée depuis deux ans. Lors d’une session des Journées Dermatologie de Paris (JDP), le Pr Bernard Cribier (Strasbourg) est revenu sur ces avancées récentes qui ont permis « d’améliorer la qualité de vie des patients » [1].
« Cette dermatose reste une source de souffrance psychologique importante. La rougeur et la couperose sont en effet mal perçues dans notre société, trop souvent associées à l’éthylisme, la lubricité, la honte et plus généralement aux émotions négatives….La demande de soins est donc très forte », a précisé le Pr Cribier dans un communiqué de la Société Française de Dermatologie.
| Pour rappel, la rosacée touche 4 à 10 % de la population adulte suivant les pays. Elle se déclenche en général vers 40 ans et prédomine vers l’âge de la ménopause. Elle touche plutôt les femmes (66 à 75 %), les personnes à la peau claire et celles qui ont des antécédents familiaux. Elle se présente sous la forme d’un érythème cutané associé éventuellement à des télangiectasies (couperose) et parfois à des lésions papulo-pustuleuses. |
Les traitements de référence de la rosacée sont, pour la forme vasculaire, le laser et pour la forme papulo-pustuleuse, le métronidazole (activité anti bactérienne et anti parasitaire) associé ou non à un antibiotique de la famille des cyclines. Mais, depuis deux ans, la brimonidine et l’ivermectine topique peuvent aussi être proposées.
La brimonidine est efficace sur l’érythème
La brimonidine, agoniste des récepteurs alpha2, déjà utilisée sous forme de collyre pour le traitement du glaucome, a reçu une AMM pour la prise en charge des érythèmes faciaux associés à la rosacée en 2014. Elle est disponible sous forme de gel (Mirvaso®, Galderma) à appliquer le matin sur le visage. Le gel entraine une vasoconstriction locale efficace pendant une dizaine heures. « Ce traitement améliore nettement la qualité de vie des patients mais ne modifie pas le cours de la maladie », a précisé le Pr Cribier.
L’absence de diffusion nécessite une application régulière pour obtenir un effet homogène. Le produit est efficace une demi-heure après son application et atteint son maximum d’efficacité au bout de 3 heures. A noter : le gel doit être appliqué délicatement et uniformément en fine couche sur l'ensemble du visage en évitant les yeux, les paupières, la bouche et la muqueuse nasale .
Le professeur de dermatologie a souligné qu’il s’agissait d’un traitement optionnel pouvant être utilisé quotidiennement ou non. Il a ajouté que si le traitement était très efficace sur la composante érythémateuse de la rosacée, il ne l’était pas sur la couperose et les papules (dont la visibilité augmente en raison de la disparition de l’érythème).
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Citer cet article: Aude Lecrubier. Rosacée : nouveaux traitements et nouvelles pistes thérapeutiques - Medscape - 15 déc 2016.
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