Marqueur sérique pour l'adalimulab
Ainsi, chez les patients sans surpoids ne présentant plus de lésions, « les injections d'étanercept peuvent être espacées toutes les deux semaines, tandis que l'adalimumab peut être administré toutes les trois à quatre semaines ».
Dans le cas de l'adalimubab, il est conseillé de mesurer le niveau sérique de l'anticorps dans le sang. « Les patients ayant un taux résiduel supérieur à 7mg/L ont des périodes de rémissions plus longues ». Il sera alors d'autant plus facile d'envisager un espacement prolongé entre deux injections.
Selon l'étude de phase 3 REVEAL [2], qui a évalué l'efficacité de l'adalimumab, la rechute survient de manière progressive après l'arrêt du traitement, a précisé le dermatologue. « Le psoriasis réapparait chez 40% des patients, près de 150 jours après l’interruption ».
Anti-IL17: « des injections au moins mensuelles »
Plus récemment, les inhibiteurs d'interleukines IL-17 sont venus renforcer l'arsenal des traitements biologiques. Au sécukinumab (Cosentyx®, Novartis) s'est ajouté cette année l'ixékizumab (Taltz®, Lilly), qui s'est avéré très efficace, avec un score PASI amélioré de 75% pour la grande majorité des patients. D'autres molécules sont en développement.
Egalement indiqués en deuxième intention, ces anti IL-17 sont administrés en sous-cutané, en cabinet ou à domicile par le patient, à raison d'une injection par mois en phase d'entretien. Pour le Pr Paul, « il n'est pas question de stopper ces thérapies, ni d'espacer les doses, car le psoriasis récidive alors très rapidement ».
Selon une étude rétrospective, dont les résultats ont été présentés lors du congrès [3], l'arrêt d'un traitement par brodalumab, un autre anti-IL17, a conduit à une rechute pour tous les patients après un délai médian de six semaines. Dans ce cas, la décision du laboratoire de ne pas poursuivre les essais cliniques a entrainé une interruption forcée du traitement.
Les patients inclus dans l'étude étaient sous traitement depuis trois ans et présentaient quasiment tous une réduction de 90% des lésions initiales (PASI 90). Après l'arrêt du traitement, « certains patients ont présenté une aggravation du psoriasis, qui est devenu pustuleux, voire érythrodermique », a commenté le Pr Paul.
« Le maintien de l'efficacité des IL-17 nécessite des taux sanguins élevés de la molécule et, par conséquent, des injections au moins mensuelles ».
Le Pr Carle Paul a déclaré des liens d'intérêt avec les laboratoires Abbvie, Amgen, Astellas, Boerhinger, Celgene, GSK, Jannsen-Cilag, Lilly, leo Pharma, Novarti, Pierre fabre, Pfizer, Sanofi. |
REFERENCES:
Paul C, Session Hot Topics, Quand arrêter une biothérapie du psoriasis ? DP 2016, 7 décembre 2016, Paris
Menter A, Tyring SK, Kimball AB, Adalimumab therapy for moderate to severe psoriasis: A randomized, controlled phase III trial, Journal of the American Academy of Dermatology, janv 2008, 58 (1):106-15
Masson Regnault M, Dynamique de rechute du psoriasis à l’arrêt du brodalumab (Ac anti IL-17RA) : étude rétrospective, multicentrique chez 77 patients, JDP 2016, 7 décembre 2016, Paris
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Citer cet article: Vincent Richeux. Psoriasis: quand interrompre les biothérapies? - Medscape - 13 déc 2016.
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