Nouvelle-Orléans, Etats-Unis – Les résultats d’une large étude de cohorte rétrospective danoise présentés lors du congrès de l’American Heart Association (AHA) 2016 , montrent un risque d’AVC ischémique accru sous IPP [1]. Quatre molécules ont été examinés : l’oméprazole, le pantoprazole, le lansoprazole, l’ésoméprazole. Aux doses maximales de traitement, c’est sous pantoprazole que le risque serait le plus élevé. Le travail danois montre par ailleurs une relation dose-effet des IPP.
En revanche, il ne retrouve aucun effet des anti-H2.
Ce n’est pas la première fois que les IPP sont mis en cause sur le plan cardiovasculaire (voir encadré). Face à une étude observationnelle, qui montre des associations mais n’en prouve pas la causalité, il faut cependant rester prudent.
Risque cardiovasculaire des IPP Pour … Les études précliniques ont montré une réduction de la production d’oxyde nitrique par les IPP. Cliniquement, le travail danois est le premier à associer IPP et AVC. Mais l’an dernier, les IPP ont été associés à un sur-risque de 15-20% d’infarctus du myocarde (et non les anti-H2). Les auteurs de l’étude mettaient en cause la production de NO, et une altération de l’endothélium vasculaire par les IPP. Les IPP ont par ailleurs été mis en cause dans un certain nombre d’affections, notammentle risque infectieux à l’hôpital,les démences, et l es fractures de hanche. … et contre Les résultats précliniques sur l’oxyde nitrique et la dysfonction endothéliale, ont été approfondis dans la cadre d’une étude pilote, menée sur 11 volontaires sains et 10 sujets à risque CV, exposés à un IPP ou à un placebo durant deux périodes de 4 semaines, avec cross-over intermédiaire. Les mesures portant sur des surrogates marqueurs, n’ont rien montré de significatif (la tendance est toutefois en défaveur de l’IPP). Par ailleurs, sur le plan clinique, une méta-analyse italo-américaine publiée l’an dernier et concernant des patients sous clopidogrel, constatait un excès d’évènements CV parmi les sujets prenant aussi un IPP, mais cet excès disparaissait après ajustements par score de propensité. La question posée dans cette étude n’est toutefois pas celle d’un impact CV direct des IPP dans une population non à risque CV, comme dans l’étude danoise, mais celle d’un impact indirect dans une population à risque CV et co-traitée par clopidogrel et IPP. Les IPP sont en effet connus pour interagir avec le cytochrome P450 2C19, par lequel l’antiplaquettaire est métabolisé. Au total, si les arguments en faveur d’un impact CV délétère des IPP présentent des limites, les contre-arguments, eux, sont franchement faibles. |
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Citer cet article: Vincent Bargoin. Les IPP seraient associés à un sur-risque d’AVC - Medscape - 7 déc 2016.
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