A quel patient s’adresse ce type d’intervention ?
E P- Même en ambulatoire, cette intervention reste un geste chirurgical, il ne faut pas le minimiser. C’est pour cette raison que nous procédons à une sélection stricte des malades. L’indication est posée uniquement sur les caractéristiques du patient : âge physiologique jeune, absence de comorbidités, patient demandeur, entourage présent (obligation médico-légale), compréhension parfaite des étapes de la chirurgie, lieu de vie situé à moins de 20 km de l’hôpital. Cette technique n’est pas utilisée en cas de fracture, ni chez les patients âgés.
Le parcours de soins doit être suivi strictement : consultation avec le chirurgien, l’anesthésiste, inclusion dans l’école des patients (réunions, visite du service), remise d’un livret détaillant le suivi. Les consultations avec le kinésithérapeute sont essentielles pour une éducation avant l’intervention des gestes possibles et interdits, des techniques pour s’habiller, marcher avec des cannes…
Le conjoint est aussi convié à la préparation opératoire, car les réticences viennent souvent de l’accompagnant plus que du patient lui-même. On explique que l’ambulatoire s’organise, se prépare et que si la moindre complication survient, le patient ne sort pas, il reste à l’hôpital.
Globalement, le patient ambulatoire est mieux préparé à la chirurgie qu’un malade tout-venant.
Comment se passe la sortie de l’hôpital et le suivi à domicile ?
E P- Si le chirurgien dit que le patient peut rentrer chez lui c’est qu’il est autonome. Nous avons choisi des critères d’autorisation de sortie très stricts : être capable de marcher 70 m, monter et descendre un étage, se lever et s’asseoir seul. Tous ces gestes sont effectués sous la supervision d’un kinésithérapeute.
Dans les jours qui suivent le retour, un contact téléphone régulier est établi par les infirmiers coordinateurs du service.
Un réseau ville hôpital a aussi été développé pour que les patients soient suivis à leur domicile par un infirmier. Dans un premier temps, la kinésithérapie n’est pas nécessaire.
Une consultation précoce est programmée une semaine après l’intervention avec les chirurgiens.
A ce jour, à l’hôpital Ambroise Paré, nous n’avons déploré aucune complication spécifique de la chirurgie ambulatoire, mais nous restons très vigilants car les patients ont tendance à minimiser l’intervention du fait de cette prise en charge.
REFERENCES :
Premières poses de prothèse totale de hanche en ambulatoire à l’AP-HP, communiqué de presse APHP, 12/10/2015.
Une opération de la hanche en ambulatoire , c’est possible ! FHP, 20/02/2013.
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Citer cet article: Dr Isabelle Catala. Prothèse de hanche en ambulatoire en pratique : nos questions au Dr Pansard - Medscape - 29 nov 2016.
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