Atlanta, Etats-Unis – La microcéphalie associée à l’infection par le virus Zika, semble pouvoir n’apparaitre qu’après la naissance, sous forme d’un ralentissement de la croissance de la tête. Le CDC rapporte ainsi une série de cas, concernant des enfants infectés, mais qui n’ont développé d’anomalie morphologique que quelques mois après leur naissance [1].
La série est rapportée dans le Morbidity and Mortality Weekly Report du CDC. Elle est due à des experts américains et brésiliens. Elle comporte 13 enfants nés entre octobre 2015 et janvier 2016 dans les états de Pernambuco et Ceará.
A la naissance, ces enfants étaient porteurs d’une infection, prouvée en laboratoire, mais aucun ne présentait d’anomalie (> 2DS) du développement crânien.
Chez ces 13 enfants, la croissance crânienne a ralenti dans les premiers mois de vie, avec un écart significatif à la moyenne apparaissant chez certains dès le 5ème mois.
Ils présentaient par ailleurs à l’imagerie des anomalies du développement cérébral déjà identifiées dans l’infection : réduction du volume cérébral, ventriculomégalie, calcifications subcorticale et malformations corticales.
Au total, une microcéphalie a été diagnostiquée chez 11 enfants.
« Ces observations prouvent que parmi les enfants exposés au virus Zika avant leur naissance, l’absence de microcéphalie à la naissance n’exclut pas l’infection congénitale, ou la présence d’anomalies cérébrales ou autres, liées au virus », soulignent les auteurs de l’étude, en rappelant la nécessité d’un suivi médical, incluant la neuro-imagerie, des enfants exposés au Zika in utero, même lorsque la morphologie crânienne est normale à la naissance.
Le CDC rappelle que la prévention est la seule mesure efficace
Pour sa part, le CDC émet un communiqué de presse pour rapporter l’information [2]. Ce communiqué semble surtout destiné à rappeler les recommandations déjà émises sur le Zika.
En direction des médecins et personnels soignants en pédiatrie, le CDC met en ligne des « guides cliniques », qui, comme les auteurs de l’étude, mettent en avant la nécessité d’un suivi neuro-développemental des enfants possiblement infectés par le Zika, et d’un recours à la neuro-imagerie chez les enfants exposés in utero.
En direction des femmes enceintes, le CDC recommande évidemment d’éviter les voyages dans les zones à risque. Si le séjour est inévitable, il est recommandé de suivre « strictement » les procédures de prévention des piqures de moustique et de prévention de la transmission sexuelle. Enfin, au retour, « les femmes enceintes possiblement exposées au virus Zika doivent être testées pour l’infection même si elles ne présentent aucun symptôme ».
S’agissant des femmes vivant en zone de transmission active et qui envisagent une grossesse, la discussion avec le partenaire et le personnel de santé est recommandée, sur les risques et les moyens de les réduire, et sur une planification de la grossesse.
REFERENCES :
Van der Linden V, Pessoa A, Dobyns W, et al. Description of 13 Infants Born During October 2015–January 2016 With Congenital Zika Virus Infection Without Microcephaly at Birth — Brazil. MMWR Morb Mortal Wkly Rep. ePub: 22 Novembre 2016. DOI: http://dx.doi.org/10.15585/mmwr.mm6547e2
CDC, US and Brazilian researchers find evidence of onset of Zika-associated microcephaly and other neurologic complications after birth . Communiqué du CDC du 22 novembre 2016.
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Citer cet article: Vincent Bargoin. Zika : des microcéphalies se développent après la naissance - Medscape - 24 nov 2016.
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