Thérapies complémentaires en cancérologie : seulement 16% d’utilisateurs

Vincent Bargoin

Auteurs et déclarations

21 novembre 2016

Paris, France – Un travail d’information auprès des patients, mais aussi des soignants est nécessaire pour utiliser au mieux les ressources des hôpitaux et centres anticancéreux (CAC) français en matière de thérapies complémentaires : acupuncture, hypnose, ostéopathie, relaxation, …

Cette conclusion est tirée de l’étude VICAN , conduite par l’Inca, l’Inserm et les trois principaux régimes d’assurance-maladie, et qui vise à dresser un panorama après un cancer sur le plan médical mais aussi psychologique, social et professionnel.

Une offre disponible et gratuite mais ignorée

Les résultats d’une analyse portant sur le recours aux thérapies complémentaires, ont été présentés par le Dr Dominique Rey (Inserm-UMR 912, Marseille) lors du Congrès Mondial contre le Cancer [1]. Ils montrent que le recours aux thérapies complémentaires dans les deux ans suivant un diagnostic de cancer est surtout le fait des femmes, qui avaient déjà recours à ce type de thérapies avant le diagnostic.

 
La plupart des patients ne savent même pas que cette offre existe. Et les médecins de ville ne sont pas toujours mieux informés – Dr Rey
 

« Dans nombre d’hôpitaux et de CAC, les thérapies complémentaires existent, sont disponibles et sont gratuites. Or, la plupart des patients ne savent même pas que cette offre existe. Et les médecins de ville ne sont pas toujours mieux informés », explique le Dr Rey.

Et de citer le cas de l’acupuncture « disponible dans pratiquement 100% des CAC », et dont une revue Cochrane a montré l’intérêt contre les vomissements induits par les chimiothérapies [2].

L’Académie de Médecine elle-même, dans un rapport de 2013, reconnait cette place de l’acupuncture chez les patients cancéreux, et ajoute l’hypnose, utile notamment contre la douleur.

16% d’utilisateurs

L’enquête présentée par le Dr Rey a été effectuée auprès de 4.349 adultes, chez qui l’un des 12 principaux cancers a été diagnostiqué en 2010.

L’enquête visait à évaluer le recours aux thérapies complémentaires 2 ans après le diagnostic, alors que « les thérapies complémentaires sont généralement étudiées en post-diagnostic ou avec le premier traitement », explique le Dr Rey.

 
L’acupuncture est disponible dans pratiquement 100% des CAC -- Dr Rey
 

Trois questions étaient posées aux patients par téléphone : utilisez-vous actuellement une thérapie complémentaire ? Si oui, laquelle ? Utilisiez-vous une thérapie complémentaire avant le diagnostic de cancer ?

Résultats : 16,4% des patients ont recours à une thérapie complémentaire deux ans après le diagnostic, mais parmi eux, plus de la moitié (55%) étaient déjà utilisateurs avant le diagnostic.

Selon la classification du National Center for Complementary and Integrative Health (NCCIH) américain, les thérapies s’adressant « au mental et au corps » sont utilisées dans 50,6% des cas. On trouve parmi elles l’acupuncture (22%), l’ostéopathie (15%), les thérapies énergétiques (5,8%).

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