Etats-Unis -- Selon un consensus d’experts américains de la National Osteoporosis Foundation (NOF) et de l’ American Society for Preventive Cardiology (ASPC), les apports alimentaires en calcium et la supplémentation calcique (avec ou sans vitamine D) n’augmentent pas le risque cardiovasculaire aux seuils recommandés par la National Academy of Medicine (≤ 2000 à 2500 mg/j) chez les adultes en bonne santé [1].
Jusqu’ici, les résultats des études et des méta-analyses sur le sujet ont été contradictoires [3-6]. En 2010, une méta-analyse a conclu que le calcium augmentait le risque d’infarctus du myocarde et les AVC . Alors qu’en 2011, une autre méta-analyse a montré que le calcium n’avait pas d’impact statistiquement significatif sur les accidents coronariens ou la mortalité.
La recommandation du panel d’experts s’appuie notamment sur une nouvelle méta-analyse du Pr Mei Chung (Tufts University, Boston, Etats-Unis) publiée dans le même numéro de la revue [2].
« Arrêter la supplémentation calcique par mesure de sécurité n’est pas nécessaire et peut être délétère pour la santé osseuse lorsque les apports par l’alimentation sont insuffisants », écrivent le Dr Stephen L. Kopecky (Mayo Clinic, Rochester, Etats-Unis)dans la recommandation publiée le 24 octobre dans les Annals of Internal Medicine [1].
Quel rationnel physiopathologique ? La calcification vasculaire, facteur de risque cardiovasculaire, est à l’origine de l’hypothèse d’un effet délétère de la supplémentation calcique sur le cœur et les vaisseaux. Les auteurs précisent toutefois que jusqu’ici, les données montrant une association entre la calcification vasculaire et la supplémentation calcique n’ont été obtenues que chez des personnes avec une insuffisance rénale. |
Une nouvelle analyse
Dans leur nouvelle méta-analyse, pour la première fois, le Pr Chung et coll. ont colligé les données des essais randomisés (n=4) et des études observationnelles (n=27 dont Nurses' Health Study, Health Professionals Follow-Up Study, et Swedish Mammography Cohort…) publiés en langue anglaise.
Les auteurs ont analysé les essais et les études de cohorte séparément mais, leurs conclusions portent sur l’ensemble des résultats. Ils n’ont pas réalisé une méta-analyse des essais randomisés car les critères de jugement étaient trop hétérogènes. Les chercheurs précisent que dans les essais randomisés, les événements cardiovasculaires étaient des critères secondaires.
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Citer cet article: Aude Lecrubier. Les apports calciques augmentent-ils le risque cardiovasculaire ? Les US ont tranché - Medscape - 4 nov 2016.
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