Rappel des résultats de PRINT L’étude SPRINT a été financée par le National Institute of Health (NIH) avec pour objectif de comparer les bénéfices d’un abaissement de la PAS à moins de 120 mmHg vs seuil classique < 140 mmHg. L’essai contrôlé randomisé ouvert américain a inclus 9 361 patients (âge > 50 ans, PAS entre 130 et 180 mmHg et RCV élevé). Les patients ayant un diabète de type 2 ou des antécédents d’AVC ont été exclus de l’étude. |
Côté pharmacologie : pas de surprise non plus
Du côté du choix des traitements pharmacologiques, notamment ceux donnés en première intention, on voit qu’à la différence des Anglo-Saxons, la France n’a pas retiré les bêtabloquants. Les experts précisent, à ce propos, que les recommandations européennes les ont gardées en première intention tout en précisant que « selon une analyse médico-économique menée en France par la HAS, en 2013, sur l’évaluation par classe des médicaments antihypertenseurs, les méta-analyses publiées depuis 2005 confirment la moindre protection apportée par les bêtabloquants versus les autres antihypertenseurs contre l’AVC, une complication majeure de l’hypertension. »
« D’autre part, les bêtabloquants ne présenteraient pas d’avantage par rapport aux diurétiques, aux bloqueurs du système rénine-angiotensine (IEC/ARA2) ou aux ICa sur le plan de la prévention de l’IDM, que ce soit chez des patients coronariens ou non, sauf dans les suites immédiates d’IDM. Bien que les bêtabloquants ne soient peut-être plus une classe de choix en première intention, ces médicaments restent un choix de première ligne chez les patients qui peuvent en bénéficier du fait d’une autre pathologie cardio-vasculaire (post-IDM, insuffisance cardiaque).
En termes de tolérance, ce rapport mentionne qu’un risque accru d’incidence d’un diabète est suspecté avec les bêtabloquants par rapport au placebo ou par rapport aux autres traitements antihypertenseurs. Ce traitement entraînerait également un risque de développer des troubles de la sexualité par rapport à un placebo ou par rapport aux autres antihypertenseurs. Ces deux effets indésirables sont aussi rapportés avec les diurétiques. »
Par quelle classe médicamenteuse débuter ? Il est recommandé de débuter un traitement pharmacologique : diurétique thiazidique, inhibiteur calcique, inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC) ou antagoniste des récepteurs de l'angiotensine 2 (ARA2), par une monothérapie, au mieux en monoprise. Les bêtabloquants peuvent être utilisés comme antihypertenseurs mais ils semblent moins protecteurs que les autres classes thérapeutiques vis-à-vis du risque d’accident vasculaire cérébral. |
Concernant les diurétiques, il est précisé que :
« Les données disponibles ne justifient pas, à ce jour, de changer leur place dans la prise en charge tensionnelle, ni de proposer une hiérarchisation entre les diurétiques thiazidiques conventionnels et le chlorthalidone ou l’indapamide.
Selon l’analyse médico-économique menée en France en 2013 sur l’évaluation par classe des médicaments antihypertenseurs, les diurétiques sont aussi efficaces que les autres classes sur la prévention des événements cardio-vasculaires. Par ailleurs, ils ont démontré une efficacité similaire aux ICa sur la prévention de l’AVC. »
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Citer cet article: Aude Lecrubier. Après 5 ans d’absence, la France retrouve des recommandations officielles sur l’HTA - Medscape - 31 oct 2016.
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