Des effets secondaires sous-estimés
Le documentaire dénonce enfin la sous-estimation des effets secondaires.
« Dans les études, les effets secondaires neurologiques sont classés en petits groupes mais globalement si on prend l'ensemble, ils sont fréquents », donne pour exemple le chercheur scientifique indépendant danois Uffe Ravnkov.
A ce sujet, le Dr Lorgeril affirme la neurotoxicité des statines, notamment, par le fait qu’elles passent la barrière hématoencéphalique et qu’elles perturbent la synthèse du cholestérol cérébral. Or, ce dernier est, selon le cardiologue, le constituant essentiel de la gaine de myéline qui protège les axones des neurones. Il ajoute aussi que les statines ont un effet diabétogène et que le diabète est un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer.
10 minutes pour défendre la thèse du mauvais cholestérol et les statines
Lors du débat (ndlr : plutôt de la tentative de débat) de 20 minutes qui a suivi la diffusion du documentaire et qui a opposé le Pr Laufs au Dr de Lorgeril, le médecin allemand a réfuté pendant une dizaine de minutes (sur 1h45 d’émission) les arguments présentés par le Dr de Lorgeril et le documentaire.
Le Pr Ulrich Laufs a été catégorique : « sans cholestérol : pas de plaques ». Il cite, pour illustration, le cas d’un enfant syrien de 11 ans reçu dans son service et qui, en raison d’une mutation génétique d’un récepteur LDL, avait un taux de cholestérol élevé (+ de 600) et présentait par conséquence des vaisseaux « pleins de plaques ». Il ajoute qu’il est parfaitement connu que dans les familles atteintes par cette pathologie, ces plaques et ces taux élevés de cholestérol sont associés à une augmentation du risque d’infarctus. « Cela a été mis en évidence sur des centaines de milliers de personnes. »
Pour lui, le point de vue défendu par le Dr de Lorgeril et le documentaire est « très marginal » : « La physiopathologie, l’épidémiologie, la génétique, et les études montrent qu’en réduisant le cholestérol avec les statines et les autres hypolipémiants, on arrive à réduire le risque d’infarctus. Il y a peu de choses que l’on sache aussi bien que ça en médecine. »
Concernant les effets secondaires, il parle « de cas extrêmes ».
Enfin, pour lui, l’argument selon lequel après 2005, les études sur les statines sont négatives est faux. Il explique, d’une part, qu’il n’aurait pas été éthique de refaire des études pour démontrer des bénéfices déjà validés et d’autre part, que les nouvelles études réalisées sur d’autres populations ont été positives (il cite JUPITER, HOPE III).
Le professeur Laufs a touché des honoraires comme conseiller ou conférencier, des soutiens aux recherches (moyens tiers), des remboursements de frais de déplacement, des remboursements de frais de participation à des congrès de la part de ABDA, AkdÄ, Amgen, AstraZeneca, Bayer, Berlin-Chemie, BNK, Boehringer-Ingelheim, DACH, Daiichi-Sankyo, i-cor, Lilly, Medtronik, MSD, Pfizer, Roche, Sanofi, Servier, Synlab, UdS und UKS. (source : Deutsches Ärzteblatt.de) Le Dr de Lorgeril: n'a pas de liens d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique ( source : site officiel du ministère de la santé listant les liens d'intérê t ) |
Actualités Medscape © 2016 WebMD, LLC
Citer cet article: L’émission « Cholestérol : le grand bluff ? » bat des records d’audience… - Medscape - 21 oct 2016.
Commenter