Paris, France — L’émission « Cholestérol : le grand bluff ? » diffusée sur Arte mardi soir a battu des records d’audience avec plus d’1,4 millions de téléspectateurs et 88 000 visions en différé [1].
En première partie du programme, un reportage d’Anne Georget dénonce la façon dont le cholestérol a été désigné depuis 60 ans, comme l’ennemi public numéro 1 du cœur et des vaisseaux sur la base de mauvaises études scientifiques et en raison des intérêts financiers de l’industrie agroalimentaire et de l’industrie pharmaceutique. En seconde partie, les médecins Michel de Lorgeril (chercheur CNRS Grenoble, auteur de livres dénonçant, notamment, le mythe du mauvais cholestérol), et Ulrich Laufs (cardiologue, chef de service et chercheur à l’université de médecine de la Sarre) confrontent leurs points de vue sur les statines.
Globalement l’émission est à charge contre la théorie du mauvais cholestérol et contre les statines.
Medscape publie, dans un premier temps, un résumé des principaux faits historiques et arguments avancés au cours de l’émission.
Un deuxième article de la rédaction (publié prochainement) donnera la parole au Pr Atul Pathak, pharmacologue au CHU de Toulouse et lui donnera l’occasion de revenir sur la valeur scientifique des différents points avancés et sur l’importance à leur donner en pratique clinique.
Suite à l’émission, la Société Française de Cardiologie (SFC) a publié un communiqué de presse, accessible sur notre site.
Un documentaire qui démonte la thèse du mauvais cholestérol
Au début du documentaire, Le Dr Dominique Dupagne (médecin généraliste et journaliste) explique comment, dans les années 1950, les études du physiologiste américain Ancel Keys « vont embarquer l’Europe et les pays occidentaux dans une guerre contre le cholestérol qui va avoir des implications énormes et qui n’est finalement pas fondée sur des choses solides. »
Ces études dites « des 6 pays » et « des 7 pays » montrent des relations quasi-linéaires entre la consommation de graisses saturées ou les taux de cholestérol et le risque cardiovasculaire dans différents pays. Cependant, les données de plus des deux-tiers des pays investigués à la base ont été écartées de l’analyse. « Ancel Keys a fait de la mauvaise science. Il a sélectionné les données qui valident son point de vue », indique le Dr Dupagne.
Le documentaire remet également en cause l’hypothèse du bon et du mauvais cholestérol (étude Framingham). Pour le cardiologue suisse Mikael Rakaeus : « si les deux cholestérol sont sécrétés par le foie depuis deux millions d’années, c’est que l’on a besoin des deux. »
Et, selon le Dr Dupagne, réduire le LDL cholestérol par les statines peut créer un déséquilibre : « Le cholestérol est une famille de produits qui ont des rôles métaboliques très précieux. Quand on touche à cet équilibre, on peut très bien altérer d’autres chaines métaboliques fondamentales (cancer, maladies auto-immunes) », explique-t-il.
Enfin, pour le Dr Michel de Lorgeril, les besoins en cholestérol varient en fonction des besoins des organes, du sexe, de l’âge, de l’activité physique, de la saison. « L’idée qu’il faille qu’il soit le plus bas possible n’obéit à aucune exigence physiologique ou médicale ».
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Citer cet article: L’émission « Cholestérol : le grand bluff ? » bat des records d’audience… - Medscape - 21 oct 2016.
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