L’émission « Cholestérol : le grand bluff ? » bat des records d’audience…

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

21 octobre 2016

Paris, France — L’émission  « Cholestérol : le grand bluff ? » diffusée sur Arte mardi soir a battu des records  d’audience avec plus d’1,4 millions de téléspectateurs et 88 000 visions  en différé [1].

En  première partie du programme, un reportage d’Anne Georget  dénonce la  façon dont le cholestérol a été désigné depuis 60 ans, comme l’ennemi public  numéro 1 du cœur et des vaisseaux sur la base de mauvaises études scientifiques  et en raison des intérêts financiers de l’industrie agroalimentaire et de  l’industrie pharmaceutique. En seconde partie, les médecins Michel de Lorgeril (chercheur CNRS Grenoble, auteur de livres dénonçant,  notamment, le mythe du mauvais cholestérol), et Ulrich Laufs (cardiologue, chef de service et chercheur à  l’université de médecine de la Sarre) confrontent leurs points de vue sur les  statines. 

Globalement  l’émission est à charge contre la théorie du mauvais cholestérol et contre les  statines.

Medscape  publie, dans un premier temps, un résumé des principaux faits historiques et arguments  avancés au cours de l’émission.

Un  deuxième article de la rédaction (publié prochainement) donnera la parole au Pr Atul Pathak, pharmacologue au CHU de  Toulouse et lui donnera l’occasion de revenir sur la valeur scientifique des  différents points avancés et sur l’importance à leur donner en pratique  clinique.

Suite  à l’émission, la Société Française de  Cardiologie (SFC) a publié un communiqué de presse, accessible sur notre  site.

Un documentaire qui démonte la thèse  du mauvais cholestérol

Au  début du documentaire, Le Dr Dominique  Dupagne (médecin généraliste et journaliste) explique comment, dans les  années 1950, les études du physiologiste américain Ancel Keys « vont embarquer l’Europe et les pays occidentaux  dans une guerre contre le cholestérol qui va avoir des implications énormes et  qui n’est finalement pas fondée sur des choses solides. »

Ces  études dites « des 6 pays » et « des 7 pays » montrent des relations quasi-linéaires entre la  consommation de graisses saturées ou les taux de cholestérol et le risque  cardiovasculaire dans différents pays. Cependant, les données de plus des  deux-tiers des pays investigués à la base ont été écartées de l’analyse.  « Ancel Keys a fait de la mauvaise science. Il a sélectionné les données  qui valident son point de vue », indique le Dr Dupagne.

Le documentaire remet également en cause l’hypothèse du bon  et du mauvais cholestérol (étude Framingham). Pour le cardiologue suisse Mikael Rakaeus : « si les  deux cholestérol sont sécrétés par le foie depuis deux millions d’années, c’est  que l’on a besoin des deux. »

Et,  selon le Dr Dupagne, réduire le LDL cholestérol  par les statines peut  créer un déséquilibre : «  Le cholestérol est une famille de produits  qui ont des rôles métaboliques très précieux. Quand on touche à cet équilibre,  on peut très bien altérer d’autres chaines métaboliques fondamentales (cancer,  maladies auto-immunes) », explique-t-il.

Enfin, pour le Dr Michel  de Lorgeril, les besoins  en cholestérol varient en fonction des besoins des organes, du sexe, de l’âge,  de l’activité physique, de la saison. « L’idée qu’il faille qu’il soit le  plus bas possible n’obéit à aucune exigence physiologique ou médicale ».  

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