Apports de sodium et mortalité : résultats après 25 ans de suivi

Vincent Bargoin

Auteurs et déclarations

14 octobre 2016

Toutefois, lorsque l’apport en sodium est traité comme une variable continue, le risque relatif de mortalité est de 1,12 ([1-1,26] ; p=0,05) par tranche de 1g de sodium excrété en 24h.

Le ratio sodium/potassium ressort lui-aussi comme marqueur linéairement associé à la mortalité, et un peu plus étroitement associé que le sodium seul, avec un risque relatif de 1,13 par unité d’accroissement du ratio (p=0,035).

Aucune interaction n’a été mise en évidence entre l’association sel-mortalité, et l’année d’enrôlement, le sexe, l’âge ou l’origine ethnique, ni encore avec la perte de poids dans THOP 2 (contrairement à THOP 1, THOP 2 incluait une intervention sur le poids). 

Tenir compte de 3 limitations importantes

  • Premièrement, on ne sait pas dans quelle mesure les recommandations hygiéno-diététiques, une fois reçues dans le cadre des études, ont été effectivement suivies. Les auteurs signalent qu’à 10 ans, on constatait encore certaines différences entre les groupes randomisés, mais que ces écarts ne se sont probablement pas maintenus au-delà. Le bénéfice de 15% de l’intervention sur la mortalité, est certes non significatif, mais c’est un bénéfice qui pourrait augmenter avec la répétition des interventions.

  • Deuxièmement, « il est possible qu’une part de l’effet attribué au sodium soit lié à une moindre consommation de graisses saturées, et une consommation accrue de fruits et légumes », notent les auteurs. Il n’en reste pas moins que, qualitativement, la relation linéaire sodium-mortalité demeure.

  • Troisièmement, malgré « l’absence de données en faveur d’une courbe en U ou d’une courbe en J, la puissance [de THOP] est limitée pour estimer l’effet aux extrémités de la courbe, pour des distributions extrêmes de sodium », reconnaissent les auteurs. « Comme dans les autres études », ajoutent-ils cependant, faisant allusion à la représentativité discutable en population générale, des données en faveur d’une courbe en J, souvent obtenues chez des patients diabétiques et présentant un antécédent cardiovasculaire.

Les études THOP ont été financées par le National Institutes of Health/National Heart, Lung, and Blood Institute (NHLBI) et l’American Heart Association (AHA).
Les auteurs du papier du JACC déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêt en rapport avec le sujet.
Les auteurs de l’éditorial du JACC déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêt en rapport avec le sujet.

 

Commenter

3090D553-9492-4563-8681-AD288FA52ACE
Les commentaires peuvent être sujets à modération. Veuillez consulter les Conditions d'utilisation du forum.

Traitement....